Un quidam qui se serait endormi il y a 20 ans et se réveillerait aujourd'hui serait tout ébahi de lire dans Les Echos un article consacré aux rachats d'actions. A une ère de pénurie de capitaux propres qui caractérisait les années 1980 a succédé une période où la gestion des capitaux propres, en particulier par le biais des rachats d'actions, est devenue quasiment aussi normale que la gestion du risque de change surtout après la loi du 2 juillet 1987 qui accordé plus d'importance aux rachats d'action on améliorant la fiscalité qui leur correspond.
Que l'on en juge : en 2003, les sociétés du CAC 40 ont consacré 7,9 Md€ à des rachats d'actions, soit 56% du montant des dividendes qu'elles ont versés. En 2007, le chiffre a atteint 19 M d€ soit le double de l'année dernière. Une vue sur la presse actuelle nous donnera sûrement une idée sur l'ampleur du phénomène. Un engouement massif de plusieurs grandes entreprises pour les programmes de rachats est largement observé (Nestle, Arcelor-Mittal, Lafarge, Microsoft…) mais aussi un début d'enthousiasme chez les moyennes entreprises.
[...] En 2007, le chiffre a atteint 19 M soit le double de l'année dernière (Les Échos) (Graphique[1] : Pour des raisons de droit nous ne pouvons publier l'article mentionné. Merci de se référer au journal pour le consulter). Une vue sur la presse actuelle nous donnera sûrement une idée sur l'ampleur du phénomène. Un engouement massif de plusieurs grandes entreprises pour les programmes de rachats est largement observé (Nestle, Arcelor-Mittal, Lafarge, Microsoft ) mais aussi un début d'enthousiasme chez les moyennes entreprises (Voir articles Factivia). [...]
[...] Zajac James D. Westphal ont essayé à travers une approche sociologique d'expliquer l'évolution de cette politique en remettant en cause les principes de l'efficience des marchés. Cependant, plusieurs critiques concernant la méthodologie et le fond de la théorie de Z&W ont été relevées par W. Zuckerman qui souligne les imperfections de l'approche sociale et son manque de pragmatisme Le processus d'institutionnalisation pour expliquer la montée des programmes de rachat : pourquoi le marché ne réagit pas à une non- application des programmes de rachat ? [...]
[...] En se référant à la théorie d'efficience, l'émergence des preuves d'une non-application des programmes de rachat devrait impacter négativement les cours de l'action, cependant, les auteurs argumentent que c'est le contraire qui est observé sur le terrain. Ainsi, pour eux la présence d'une forte croyance instaurée par le processus d'institutionnalisation basé sur la logique d'agence, permet la présence d'une poussé d'optimisme envers les programmes de rachat d'actions qui négligent le fait que les entreprises n'appliquent pas souvent les programmes annoncés. [...]
[...] Zajac(Z) James D. Westphal propose une explication de la montée du phénomène de rachat d'actions en examinant le processus d'institutionnalisation (Meyer & Rowans) qui dépend de plusieurs variables comme l'imitation de certaines pratiques des grandes entreprises. Appliqué à la finance, le processus d'institutionnalisation permettra selon Z&W d'examiner les facteurs conditionnant la perception des acteurs et en conséquence, la manière avec laquelle sont évalués les politiques de l'entreprise. Le principe classique de l'efficience des marchés stipulant que le cours de l'action intègre toutes les informations suite à une politique déterminée en se basant sur des critères d'efficience ne reconnaît pas l'impact d'une évolution des croyances par rapport à ces mêmes critères. [...]
[...] C'est sur ce point que les critiques de W. Zuckerman[3] sont les plus importantes, pour lui l'explication d'une réaction favorable envers les programmes de rachat ne peut se résumer seulement par l'effet de l'institutionnalisation et le rôle de la logique d'agence, mais aussi par d'autres critères comme la perception d'une sous-évaluation du titre par les managers, un argument qui a été partiellement ignoré dans l'article de Z&W. Ainsi, Zuckerman propose une explication du phénomène tirée de la littérature classique qu'il appelle : la correction des prix. [...]
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