Les krachs boursiers sont pour beaucoup des phénomènes fascinants de par leur aspect soudain et apparemment imprévisible. Ils sont fascinants aussi de par leurs conséquences, souvent désastreuses et qui apparaissent pour certains comme « injustifiés ». L'importance et la portée d'un krach boursier dans la vie réelle demeure pour la plupart encore un mystère. Tout le monde connaît l'exemple de la crise de 1929, qui a été largement romancé d'ailleurs, preuve que les crises boursières ont tout de même une grande importance dans l'imaginaire collectif des sociétés occidentales. Le mot « krach » est lui-même à la fois tabou, nous le verrons, puisqu'il renferme les vieux démons de la Grande Dépression qui a vu monter le fascisme dans les années 30, et en même temps est utilisé bien trop souvent pour parler de crises ou de baisses de cours de certaines actions qui n'ont rien à voir avec de véritables krachs boursiers mondiaux aux origines plus profondes et aux conséquences réelles. Ce qui a motivé ce mémoire, est d'abord une volonté de mieux comprendre le fonctionnement des marchés, ce qui semble être un aspect primordial de la macroéconomie, mais encore de prendre un certain recul sur le krach boursier. Ce mot déclenche, nous l'avons dit, une assez forte réaction émotionnelle. Il est souvent utilisé, notamment dans un aspect de prédiction. On soupçonne assez souvent un krach prochain. Ce qui nous fait nous interroger : Un krach boursier est-il prévisible ? Et plus largement, quelles en sont ses origines ? Par une étude à la fois théorique et historique du krach, nous avons voulu prendre du recul sur la notion de krach boursier.
On dénomine communément par krach boursier, un effondrement brutal des cours de la bourse. Il survient à la suite d'une vente massive et soudaine d'actions. Cet effondrement doit être rapide (il survient en général sur une période de quelques jours, voire quelques heures) et survient en général à la suite de la création d'une bulle économique. Le krach n'est pas forcément suivi d'une crise économique, mais en est souvent le déclencheur, notamment dans le cas des krachs de 1873 et 1929. Il nous a semblé alors nécessaire, pour étudier le phénomène du krach boursier, aux conséquences parfois si catastrophiques, de se demander en quoi la bourse était si importante pour l'économie moderne, et quel était son rôle dans l'économie réelle. Après avoir mener une étude qui mêle le théorique et l'historique il convient de se demander par la suite, s'il est possible de prévoir les krachs boursiers. En d'autres termes, existe-t-il des ressemblances entre les différents krachs, qui pourraient laisser apparaître des schémas types d'une crise boursière, permettant d'en reconnaître une de manière quasi-certaine ? Après cette étude, nous tenterons, dans une optique quelque peu « présentiste », d'envisager la possibilité d'une crise dans la situation actuelle.
[...] Cet épisode de la tulipomanie est cependant digne de figurer parmi les grandes crises, puisque à elle seule elle est aujourd'hui encore une métaphore pour parler d'une grande bulle spéculative. Revenons donc encore un instant sur la crise des tulipes aux Pays Bas. La tulipe est introduite au XVIe siècle aux Pays-Bas, importée de Turquie. Elle devient rapidement un symbole à la fois d'exotisme mais surtout de richesse. La compétition est rude entre les cultivateurs, notamment pour certains bulbes rares qui donnent des fleurs aux couleurs particulièrement vives. [...]
[...] La production industrielle double en 10 ans. L'indice du Dow Jones monte comme jamais, de 1921 à 1929 il passe de 75 à près de 400. Il semble donc que le marché est florissant, ce qui évidemment appelle de nombreux investisseurs et spéculateurs à acheter des actions. Dès 1927, une bulle spéculative commence à se former, basée sur les crédits d'actions, système inauguré en 1926 à Wall Street. En 1928, des cabinets comme Charles Merrill encouragent à spéculer, mais déjà aussi à vendre les actions déjà achetées, vu le taux d'intérêt d'alors. [...]
[...] C'est donc bien une crise historique qui a lieu en 1929, tant au niveau boursier qu'au niveau de l'économie réelle et de ses impacts sociaux (chômage, faillites, montée du fascisme). Le krach de 1987 : un krach boursier bien maîtrisé On présente souvent le krach de 1987 comme le successeur de celui de 1929. En effet on peut noter que le 19 octobre 87, la bourse de New York connaît la plus forte baisse de son histoire en un jour. D'ailleurs, le Black Monday de 1987 qui désigne ce 19 octobre est une référence directe au Black Thursday (puis Monday et Tuesday) de 1929. [...]
[...] La crise internet est donc un bon exemple de bulle spéculative. Elle a eu une influence importante en l'an 2000, qui s'est légèrement atténuée par la suite, et n'a pas bénéficié du mythe du krach boursier (avec la panique des investisseurs), d'ailleurs aujourd'hui, si l'on parle dans le langage courant de la bulle internet, on ne parle pas pour autant d'un véritable krach boursier bien que cela ait été le cas. Il semble que cette crise est un peu le négatif de la crise de 1929 dans son rapport au public : si elle est importante (mais pas autant que 29) elle ne compte pas du tout comme le choc psychologique qu'avait pu être le krach de 1929. [...]
[...] Ce schéma initial est souvent complété par la concordance avec une période d'expansion monétaire qui va tirer les titres à la hausse du fait de l'inflation. S'ensuit ainsi les phénomènes de mimétismes euphoriques que nous venons d'étudier. Les premiers à avoir spéculé accroissent leur richesse très rapidement et suscitent alors l'envie chez d'autres individus éblouis par une telle facilité d'enrichissement. C'est la phase d'euphorie spéculative caractéristique d'un phénomène de foule. Si certaines conditions sont réunies (période de croissance favorisant la formation de capital chez les particuliers, système bancaire peut surveiller), le phénomène s'enclenche. [...]
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