Le 19 octobre 1987, la bourse de New York connaît la plus forte baisse de son histoire, qui entraîne dans un mouvement simultané les autres marchés financiers mondiaux. Ce krach boursier se déroule en deux temps : une forte remontée des taux d'intérêt à long terme qui culmine le 19 octobre 1987, jour où l'indice Dow Jones de la Bourse de New York, sous la pression de cette remontée des taux, perd 22.6%, la plus importante baisse jamais enregistrée en un jour sur un marché d'actions.
Cette chute spectaculaire du marché des actions se produit à l'origine aux Etats-Unis, mais se propage rapidement à l'ensemble du monde. C'est ainsi qu'au cours du mois d'octobre la baisse des indices boursiers locaux a été de 26,4% au Royaume-Uni et même de 45,8% à Hong Kong
A l'époque, ce krach boursier est comparé, de par son ampleur et sa dimension mondiale, à celui de 1929 qui avait plongé le monde entier dans une crise économique profonde et durable, et l'expression « Black Monday », utilisée parfois pour désigner le 19 octobre 1987, constitue une référence indirecte au Black Thursday, ou jeudi noir, du 24 octobre 1929, première journée du krach de 1929 de la bourse de New York.
Cependant, contrairement aux prédictions pessimistes qui ont été formulées après la chute brutale sur le marché des actions, le krach de 1987 n'a pas été suivi d'une crise économique généralisée. Au contraire, en 1988, les principaux pays de l'OCDE connaissent une augmentation de leur taux de croissance.
On va alors étudier dans un premier temps les mécanismes qui ont conduit au déclenchement du krach boursier et qui sont à l'origine de son ampleur, et dans un deuxième temps on va analyser les conséquences de ce krach, notamment pourquoi il a eu des conséquences si limitées sur l'économie.
[...] Pour conclure, on peut essayer de dégager les leçons tirées de l'expérience du krach de 1987. Tout d'abord, ce krach révèle l'interdépendance des marchés financiers, entre les différents types de titres (taux de change, taux d'intérêt et actions) et entre les différentes places boursières dans le monde et montre comment un déséquilibre né sur l'un des marchés peut se propager aux autres. Le 19 octobre 1987 a d'autre part démontré qu'il était dangereux de vouloir bloquer un mouvement du dollar par un accord entre les ministres des finances du G7. [...]
[...] Lawson, qui craignait en 1987 l'arrivée d'une grande dépression, parle en 1989 du krach boursier comme le grand non-événement économique de 1987 A. The Great Economic Non-Event of 1987 Tout d'abord, les dommages financiers et économiques directs causés par la crise boursière sont assez limités. Ce sont surtout les grands courtiers qui on souffert directement du krach, comme LF Rothschild aux Etats-Unis, dont les pertes sont estimées à 44 millions de dollars. Mais il n'y a pas eu de crise de liquidité car les grands fonds d'investissement ont continué à acheter des titres sur les marchés boursiers. [...]
[...] La hausse des taux d'intérêts incite donc à vendre des actions et à acheter des obligations. B. Les causes profondes du krach de 1987 Il s'agit maintenant d'étudier les causes profondes de cette hausse des taux d'intérêt qui a conduit au krach boursier de 1987. Plusieurs causes possibles ont été proposées pour expliquer cette hausse rapide en 1987, comme celle d'un taux de croissance trop élevé, d'une augmentation du taux d'inflation anticipé, ou encore d'un resserrement de la politique monétaire américaine qui a entraîné une diminution brutale de la liquidité. [...]
[...] Pendant dix ans, il va continuer à se déprécier, contrairement aux accords signés solennellement le 22 février 1987. Enfin, des mesures ont été prises pour tenter d'empêcher que de nouveaux krachs boursiers se produisent, comme aux Etats-Unis où des coupe- circuits ont été mis en place dès 1988 à la demande du Congrès américain, qui permettent de bloquer toute négociation sur des titres qui ont soit trop augmenté soit trop baissé, afin de mieux contenir les crises de panique ou de frénésies boursières. [...]
[...] Pourquoi le krach de 1987 n'a-t-il pas été suivi d'une crise économique ? Le fait que le krach de 1987 n'ait pas été suivi d'une dépression économique tient en grande partie aux leçons que les acteurs des marchés boursiers et les pouvoirs politiques ont tiré de l'expérience de 1929. Tout d'abord, la réaction des acteurs sur les marchés boursiers permet d'éviter une rupture de la liquidité. En effet, alors qu'en 1929 les investisseurs se trouvaient ruinés et ne pouvaient plus acheter, en 1987 les investisseurs institutionnels disposent d'une grande quantité de liquidités ; lorsqu'ils se rendent compte de l'effet néfaste de la vente massive d'actions, ils se remettent à acheter et apportent un afflux de liquidité au marché boursier qui lui permet de reprendre son activité, et les actions reprennent alors peu à peu la valeur qu'elles ont perdue. [...]
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