Longtemps considérés d'abord comme d'importantes parties prenantes (stakeholders) dans l'entreprise, les salariés américains apparaissent aujourd'hui de plus en plus comme un groupe clé d'actionnaires (shareholders). Bien que les données sur la progression de l'actionnariat salarié soient éparpillées et incomplètes, une profusion d'études et de faits indiquent son expansion régulière durant ces deux dernières décennies. Les entreprises commencent à intégrer l'actionnariat des salariés dans l'élaboration d'une politique de rémunération plus globale, même quand les affaires vont passagèrement plus mal. Tout le monde le reconnaît aujourd'hui : de l'investissement dans le capital humain dépend la rentabilité et la compétitivité.
Force est de constater que le poids des salariés dans le capital des entreprises françaises est de plus en plus conséquent. La Société Générale est détenue à 7,6% par les employés, qui possèdent deux fois plus d'actions de leur banque que le deuxième actionnaire, Alcatel-Alsthom. Même situation chez Bouygues, la BNP ou Elf-Aquitaine. L'intérêt théorique de la question est évident aujourd'hui. D'une part la théorie de l'agence s'intéresse aux relations entre les actionnaires et les dirigeants. Elles prédisent une relation positive entre l'actionnariat des salariés et la résolution des conflits d'agence. D'autre, en tant que composante de la politique salariale, l'actionnariat salarié mérite d'être analysé à la lumière des courants sociologiques qui étudient de manière directe ou indirecte les rapports entre rémunération- motivation- performances des ressources humaines.
Quels sont les différents aspects des politiques d'actionnariat des salariés ? En quoi permettent-ils d'aligner les intérêts des dirigeants sur ceux des actionnaires ?. L'actionnariat social peut-il permettre d'associer les salariés au développement de l'entreprise ?. Comment ces politiques d'actionnariat peuvent-ils accroître l'implication et la fidélité des salariés ?.
Au niveau microéconomique, le bilan des applications dans les entreprises est un peu en demi-teinte. L'adoption d'un actionnariat des salariés ne stimule pas toujours les performances de l'entreprise. Le décalage entre la théorie et la pratique est relativement important. Le fait que les salariés deviennent un jour actionnaire de leur entreprise paraît recueillir un large consensus. Mais la réalité des applications dans les entreprises ressemble plutôt à un fausse bonne idée (problématique).
Si les avantages de l'actionnariat salarié dans les entreprises sont reconnus, la mise en application des différents plans d'actionnariat révèlent des incertitudes à la fois pour les entreprises et les salariés (plan).
[...] Il existe un avantage objectif à l'actionnariat des salariés : l'accession à un pouvoir accru au sein de l'entreprise et de son conseil d'administration. Leurs revendications et leurs attentes les plus fortes s'expriment en premier, sur leur droit d'accès à l'information et sur leur influence sur la gestion de l'entreprise, au sein du conseil d'administration, jusqu'alors réservés aux dirigeants. Leur qualité d'actionnaire leur permet d'espérer une influence plus significative sur leur condition de rémunération et de travail. Cette dernière revendication des salariés actionnaires constitue d'ailleurs un point de résistance de la part des dirigeants. [...]
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[...] Cette possibilité peut être exercée selon l'une des deux modalités suivantes : - soit la société rachète au préalable ses propres actions. L'achat en Bourse s‘effectue au moyen d'un compte spécial ouvert au nom du salarié et géré par une société de Bourse, banque ou autres institutions financières. - Soit elle procède à une augmentation de capital réservée aux salariés. Le montant de l'augmentation de capital ne peut excéder 20% du capital de la société. La reprise de l'entreprise par les salariés La reprise de l'entreprise par les salariés constitue une forme intéressante d'actionnariat. [...]
[...] A l'inverse les actionnaires peuvent diversifier les risques en investissants dans plusieurs entreprises. La motivation essentielle du dirigeant s'appuie sur sa volonté d'éviter la faillite. Lorsqu'il dispose de primes, d'actions, ou d'options sur des actions il perçoit mieux l'enjeu du résultat tant au plan de la décision d'investissement que de la décision de financement. Lorsqu'un dirigeant disposant d'un plan d'actionnariat sélectionne un projet d'investissement risqué, il mesure l'impact de cette décision sur sa richesse ; En effet tout investissement qui augmente la variabilité du taux de rentabilité de la firme augmente la valeur des actions au détriment de celle de l'endettement. [...]
[...] Il aura donc une propension accrue à accepter des décisions propres à valoriser son revenu global. En participant à l'élaboration des décisions, le salarié considère le conflit comme un ennemi de son épargne. Au conflit préventif il est susceptible de préférer le dialogue, au conflit de sanction il peut trouver dans l'expression de droit de vote une alternative, qu'il n'exercerait qu'après constat d'une gestion néfaste des ses intérêts. - Le détournement de l'influence. Même lorsque ce n'est pas le cas, l'entreprise risque d'en être soupçonnée. [...]
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