Le rôle principal de la Bourse est en principe de financer les entreprises, c'est-à-dire de mettre en rapport les agents économiques qui dégagent une épargne et ceux qui ont besoin de financement. Le marché financier a connu, durant les années 80, un développement important ; ainsi, il y a eu 30 fois plus de transactions sur les obligations et 10 fois plus sur les actions en 1990 qu'en 1981. Ce développement a provoqué certains dysfonctionnements, à tel point que la Bourse est parfois accusée d'être un véritable casino qui profiterait essentiellement aux spéculateurs (...)
[...] Prise individuellement, chaque action peut être rationnelle (par exemple, vente de titres quand leurs cours baissent), mais leur agrégation provoque un approfondissement de la crise. Le problème est que, par mimétisme, la hausse des cours appelle la hausse des cours, qui crée des bulles financières, et que la baisse des cours appelle la baisse des cours, ce qui crée des crises financières (crise asiatique de 1997, par exemple). Le marché est alors sensible aux rumeurs et certaines prophéties deviennent autoréalisatrices : une prophétie autoréalisatrice est la réalisation d'un événement (par exemple, une chute des cours boursiers) uniquement parce que celui-ci était anticipé par les agents économiques qui agissent donc dans ce sens et créent par leur comportement l'événement qu'ils prévoient. [...]
[...] L'essentiel étant de ne pas substituer une économie de casino à une économie productive. [...]
[...] Dans ce cas, la valeur des titres est sans commune mesure avec les fondamentaux de l'économie. II. Mais le développement du marché financier provoque des perversions financières A. La marché financier est parfois détourné de son rôle Le marché financier a parfois été détourné de son rôle d'instrument des restructurations industrielles (fusions, absorptions ou prise de participation). Durant les années 80, des raids financiers (OPA et OPE), étrangers à toute logique productive et dont l'unique était le gain rapide, se sont multipliés. [...]
[...] Le développement du marché financier modifie les circuits de financement de l'économie. À partir du milieu des années 80, le recours à la Bourse devient plus important que le recours aux banques. L'économie passe d'une économie d'endettement à une économie de marché financier. La demande de titres est croissante, les cotations augmentent. Ainsi, le CAC, base 100 en 1981, atteint 460,4 en 1987. Ce phénomène est à l'origine de la bulle financière, appelée aussi bulle spéculative qui désigne la capitalisation boursière (valeur totale de tous les titres cotés) excessive due à la surcotation des titres induite par la spéculation. [...]
[...] La Bourse a parfois même un effet d'éviction sur l'investissement. Les capitaux qui participent au gonflement de la bulle financière sont des capitaux perdus pour la production. Lorsque les rendements des placements sur le marché financier sont supérieurs aux rendements de l'investissement, les entreprises peuvent préférer placer en Bourse plutôt que d'effectuer des investissements productifs. Les marchés financiers semblent parfois dicter leurs lois aux entreprises. Pour satisfaire les marchés, les entreprises doivent faire des efforts de réduction de leurs coûts de production, ce qui peut les amener à : se recentrer sur leurs activités principales et plus rentables en externalisant les autres activités ; délocaliser les activités ; réduire la masse salariale en licenciant et en multipliant les plans sociaux L'objectif n'est pas seulement d'être rentable, mais d'être le plus rentable possible. [...]
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