Herbert Hoover, en assumant sa position de président des Etats-Unis, déclare en mars 1929 : « Je n'ai aucune crainte pour l'avenir, il resplendit d'espoir ».
Malheureusement, on parle bien du « jeudi noir »…ce jeudi 24 octobre 1929 où l'économie mondiale a basculé dans le chaos: à Wall Street, la bourse nord-américaine s'effondre, entraînant avec elle la faillite de tout un système. Ce krach boursier de Wall Street se transforme en une crise économique qui se propage dans le monde entier, en particulier en Amérique Latine, qui est très touchée malgré l'apparente prospérité qu'elle avait connue dans les années 20 mais qui finalement, cachait « de profonds déséquilibres ».
En Amérique Latine, la crise se montre durable et profonde, et ne résume pas à un phénomène économique: son ampleur est telle que tous les domaines (sociaux, économiques, politiques …) vont être marqués par ce krach boursier d'ampleur planétaire. Bien sûr, tous les pays d'Amérique Latine ne sont pas touchés par cette crise de manière égale. Dans cet exposé, nous n'aborderons pas la crise de façon individuelle dans chaque pays mais nous tenterons de dégager une tendance commune à l'ensemble des pays.
Il semble légitime de se demander comment la crise de 1929 a touché l'Amérique Latine et quels effets à long terme elle a déclenchés.
Nous analyserons donc le « choc » économique de 1929 (I) puis nous nous pencherons sur les mutations politiques qu'il a entraînées (II).
[...] Avec la crise de 1929, la pauvreté et la mauvaise situation vont encourager l'exode rural. L'Amérique Latine entre dans une période de transition démographique, notamment grâce aux innovations dans la santé et dans une phase de croissance urbaine impressionnante : c'est le début de la mutation urbaine (formations des grandes capitales etc.). Les effets de la crise sont en somme déterminés par le contexte latino américain de l'époque. La crise est ainsi révélatrice de problèmes déjà existants : elle s'inscrit dans la continuité des évènements de la région et n'est pas une véritable rupture comme elle semblerait l'être à première vue. [...]
[...] Mais cette crise a un effet majeur sur la conception de l'économie en Amérique latine. Avant 1929, on ne comprend pas que les intérêts nationaux sont différents des intérêts étrangers ; on réalise en 1929 les tensions et les faiblesses du modèle exportateur. On ne peut pas établir de modèle générale en ce qui concerne la réaction face à la crise : chaque pays diffère, et il faut considérer la tendance générale, mais aussi les conceptions propres à chaque pays et l'importance des décisions des gouvernements en place. [...]
[...] La crise aide en ce sens, puisqu'elle a permis de distinguer les intérêts nationaux des étrangers, mais aussi parce qu'elle a souligné les problèmes sociaux d'Amérique Latine, qui ne peuvent plus être ignorés. Cette crise marque le début de la période d'intervention de l'Etat (qui sera permise par le populisme). En effet, si les nouveaux gouvernements, issus de la crise, ont des orientations différentes, et parfois même opposées, on assiste très clairement à un abandon du laissez faire Le libéralisme n'est plus à la mode : l'Etat va devoir intervenir pour régulariser l'économie. [...]
[...] On ne peut donc affirmer qu'en Amérique Latine, la crise de 1929 n'a pas été aussi subite qu'on pourrait le croire à première vue et que ces premiers signes de crise annoncent une perturbation profonde dans les pays latino-américains La crise de 1929 : une onde de choc L'Amérique latine est frappée de plein fouet par la crise économique, qui la plonge dans un chaos économique dont elle ne sortira que vers 1945. La production industrielle baisse de 45% entre 1929 et 1932, tandis que les importations et exportations baissent de 70%. [...]
[...] Pourquoi peut-on lier la crise de 29 à ces changements ? ( D'abord, parce que les gouvernements en place sont rendus coupables de cette crise, mais aussi parce que le mécontentement permet que l'opposition qui grondait se soulève réellement et efficacement contre le pouvoir en place. La nouvelle tendance qui se dégage est celle de l'intervention de l'armée dans les affaires politiques. Sous le prétexte de régler les désordres sociaux qui sont en place, des factions militaires s'emparent du pouvoir, et hissent au sommet, la plupart du temps, un de leurs chefs charismatiques. [...]
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