D'après Lucie Delaporte, « la mise en œuvre du nouveau référentiel européen s'apparente à une véritable révolution culturelle pour les métiers de l'audit. C'est un véritable bouleversement au niveau de leurs habitudes de travail, puisqu'ils doivent désormais travailler avec une caisse à outils différente ».
Les professionnels de l'audit externe craignent donc que face à deux transactions équivalentes, ils puissent prendre deux décisions différentes en raison de la problématique d'interprétation soulevée par l'introduction de la notion de juste valeur. Il s'agira alors de penser à la formation et à l'actualisation des connaissances des professionnels.
[...] De même, d'après Maurice Nardelli, directeur administratif et financier de DIM Sara Lee France les nouvelles normes font appel au jugement professionnel de l'auditeur. Il faut très précisément qualifier des opérations ou des biens». Toutefois, il est à noter que même si la formation est nécessaire, elle ne répond pas à elle seule aux nouvelles exigences imposées par les IFRS. En effet, le principe du fond primant sur la forme substance over l'application du nouveau référentiel nécessite de la part des auditeurs un jugement professionnel et donc une bonne appréciation des situations que seule l'expérience garantit». [...]
[...] Il faut donc savoir apprécier les situations, se poser les bonnes questions». LA DÉMARCHE D'AUDIT : ÉLABORATION DE DILIGENCES SPÉCIFIQUES ? Dans le cadre du passage aux normes IFRS, Le CAC doit suivre l'ensemble des diligences spécifiques élaborées par la CNCC[2] dans le cadre de sa mission d'audit. Ces diligences s'articulent autour des points suivants : Prise de connaissance de l'état de préparation de la société au changement de référentiel comptable : le CAC ne peut se désintéresser des conditions de fonctionnement de la société au sens le plus large, qui peuvent avoir une incidence sur la qualité des informations comptables et financières produites. [...]
[...] Paradoxalement, ceux qui ont une certaine ancienneté sont souvent rétifs au départ face aux nouvelles normes. Or leur expérience leur permet de mieux comprendre ce qui est sous-jacent aux transactions. Ils ont donc un raisonnement très sain grâce à une réelle compréhension des affaires». De même, selon Christophe Marion, le profil de l'auditeur devrait naturellement évoluer. Encore plus qu'auparavant, on a besoin de gens qui réfléchissent et qui soient capables de sortir de leur tour d'ivoire pour dialoguer avec les opérationnels. [...]
[...] Contrairement à la conception traditionnelle de la comptabilité comme algèbre du droit c'est-à-dire mettre en chiffres l'analyse juridique des contrats, les nouvelles normes imposent de coller à la substance économique des transactions plutôt qu'à leur forme. Cette analyse en substance des contrats change tout, car on introduit du ça dépend». Aussi, les professionnels de l'audit externe craignent donc que face à deux transactions équivalentes, ils puissent prendre deux décisions différentes en raison de la problématique d'interprétation soulevée par l'introduction de la notion de juste valeur. [...]
[...] Le plan de transition vers les nouvelles normes est à cet égard essentiel puisqu'il conditionne la régularité des comptes consolidés des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005. Dans le cadre de sa mission générale relative à l'exercice 2003, il appartient donc au CAC : o D'obtenir de la part des dirigeants des informations sur le plan de la transition qu'ils ont définie pour permettre à la société de s'acquitter de ses nouvelles obligations, le contenu de ce plan et son niveau de détail, la compétence des personnes sur lesquelles ils s'appuient dans la conduite du projet o De considérer les actions engagées ou prévues afin d'éviter les difficultés et les risques qui nécessiteraient, le cas échéant, une information appropriée des personnes constituant le gouvernement d'entreprise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture