L'auteur
Gérard Noiriel est un historien français, pionnier dans l'étude de l'histoire de l'immigration en France et dans tout ce qui relève de la classe ouvrière. Il est membre de l'Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) et réalise des recherches sur la socio-histoire de l'État-nation et de l'immigration.
Le livre
Le livre fait une radiographie du processus de formation de la classe ouvrière dans la société française. Il traite des liens créés par les ouvriers, les artisans et les ouvriers-paysans tout au long du XIX : comment ont-ils su garder leurs racines ? Il fait le lien avec la deuxième vague d'industrialisation qui a signifié l'élan et le succès des grandes usines, mais aussi l'apparition des banlieues et certaines rigidités dans le rapport salarial.
Dans l'ouvrage, Noiriel raconte comment la Première Guerre mondiale a changé complètement le visage du monde ouvrier qui n'a eu rien à voir avec le monde ouvrier précédant avec la rationalisation du travail et l'immigration massive. Avec ce livre, l'auteur pose les contextes historiques de la classe ouvrière pour ensuite dresser des liens avec les questions sociologiques. Il traite des conditions de travail, mais aussi de la vie quotidienne des familles en fonction du secteur d'activité de chaque ouvrier.
Le comité de lecture vous recommande cette fiche de lecture sur « Les ouvriers dans la société française, XIXe-XXe siècle ».
Les ouvriers au fil de l'histoire
L'auteur propose une analyse de la classe ouvrière en 5 périodes différentes qui servent de fil conducteur au livre.
a. Du début du XIXe jusqu'à 1880 : les ouvriers sont plutôt des agriculteurs, des paysans et quelques petits industriels du monde rural (appelés « métallos »). Il s'agit d'un ensemble d'ouvriers très hétérogène, la tradition la plus ancrée est celle de l'artisanat.
b. C'est aux alentours des années 1880 que la classe ouvrière se forme avec l'essor de l'industrialisation. C'est le moment de la Grande Dépression et l'ouverture du marché français à l'international.
c. Le passage au XXe siècle marque la fin de l'ancien monde du travail. En effet, le prolétariat commence à vivre dans les « cités » qui sont construites par les usines, un peu à l'écart des villes. Un autre modèle social débute.
d. Vers 1936, au moment du Front populaire, le mouvement ouvrier connaît un nouveau changement. Les ouvriers sont de plus en plus urbanisés, de plus en plus solidaires entre eux... capables d'accepter des emplois peu qualifiés afin d'échapper au chômage.
e. Enfin, les années 1970 marquent le déclin de l'industrialisation de la France avec une hausse du chômage touchant les catégories les plus vulnérables, les ouvriers perdent en effectifs.
Le livre de Gérard Noiriel se révèle comme un outil indispensable pour mieux comprendre l'évolution historique et sociale de la classe ouvrière en France, de leur mode d'organisation à leur mode de vie.