La structure de la société française, en sociologie, désigne la composition de la société en fonction de groupes socioprofessionnels distincts. Depuis le début du XXème siècle, de nombreux auteurs ont travaillé à définir une structure de la société française en classes socioprofessionnelles (aussi appelées catégories socio-professionnelles, ou encore CSP).
Ainsi, la nomenclature selon les catégories socio-professionnelles distingue les groupes d’individus en fonction de leur activité ou inactivité (les inactifs étant les retraités ou les personnes sans activité professionnelle), de leur statut de salarié ou d’indépendant, de leur niveau de qualification, et du secteur de l’emploi occupé. Il existe donc cinq strates de différenciation et de classification des individus si l’on suit la nomenclature ordinaire des individus. Néanmoins, la CSP n’est pas le seul critère de classification des hommes et des femmes dans la société française. La catégorie socio-professionnelle influence très fortement le niveau de revenu, et donc la hiérarchisation d’un groupe en fonction du revenu individuel ou du ménage. Il est en effet rare de voir un ouvrir gagner plus de 10000 Euros par mois, et rare aussi de voir un cadre dirigeant émarger au salaire minimum. De fait, la catégorie socio-professionnelle influence fortement le revenu, et participe à la hiérarchisation de la société.
Néanmoins, si la structuration et la hiérarchisation de la société en fonction des CSP est souvent utilisée, il est important de ne pas oublier que les critères de hiérarchisation et de structuration de la société sont divers, nombreux, très variés. Il est par exemple possible d’étudier une structuration de la société française en fonction du sexe, avec une opposition hommes et femmes prononcée, marquée par exemple par des écarts de salaires fréquemment situés autour de 20% en fonction du sexe.
Il existe également une structuration de la société française en fonction du diplôme obtenu. En effet, le niveau le plus élevé du diplôme obtenu est très souvent intrinsèquement lié avec la position dans les catégories socioprofessionnelles et participe à la hiérarchisation de la société française de façon importante.
Enfin, de nombreux autres critères peuvent participer à la hiérarchisation de la société française : la composition du ménage, la catégorie socio-professionnelle des parents, le lieu de résidence, la position dans le cycle de vie (jeune, sans enfant ou avec, en début ou en fin de carrière, etc.).
Pour les grands auteurs économistes classiques comme Marx, la lutte des classes était la résultante d’une hiérarchisation en fonction des catégories socioprofessionnelles. Depuis plusieurs décennies, déjà, de nombreux auteurs mettent en avant la limitation des conflits entre les classes sociales. On assiste désormais à une plus grande distance même à l’intérieur d’une même classe sociale. Cela est appelé la distance intra-classe. Dans une même classe socioprofessionnelle, les écarts de position, de salaire, peuvent désormais être très importants, alors qu’ils étaient bien davantage restreints dans les années 1960 par exemple.
Une autre tendance concerne la féminisation de l’emploi. Seulement un emploi sur trois était occupé par une femme dans les années 1950, alors que l’on s’approche lentement des 50% désormais. Les femmes ont observé une élévation de leur niveau de diplômes, ont été de plus en plus nombreuses à vouloir acquérir l’indépendance financière. De plus, le niveau de vie s’étant élevé ces dernières années, la nécessité d’avoir deux salaires pour faire face aux dépenses du ménage a poussé les femmes à s’insérer davantage dans l’emploi.
On assiste également à une importante tertiairisation de la société française. Celle-ci était bien davantage composée d’emplois des secteurs primaires et secondaires dans les années 1950, mais la tendance générale est à la tertiairisation de l’emploi, et plus globalement de la société dans son ensemble.
Enfin, si les combats de classes sociales ne semblent pas complètement abandonnés (comme le démontrent les nombreux syndicats mobilisés dans le cadre de la réforme des retraites depuis début 2023), ils semblent désormais atténués, en comparaison avec les années 1950. Cela semble en partie logique, parce que les acquis sociaux sont désormais bien établis et malgré tout, bien moins risqués et menacés que dans les années 1950. On assiste également, dans cette même tendance, à une forte montée de l’individualisme. Celle-ci a été décrite et théorisée par de nombreux auteurs, et constitue une tendance sociétale forte.
Pour conclure, on peut affirmer que la catégorisation de la société française en fonction de la nomenclature des catégories socioprofessionnelles, qui est la hiérarchisation la plus classique, semble toujours d’actualité. A cela viennent s’ajouter des distinctions différentes, comme celles en fonction du niveau de salaire, du sexe, du diplôme obtenu, du lieu de résidence etc. On assiste par ailleurs à plusieurs grandes tendances dans la société française : une tertiairisation de l’emploi, la féminisation de l’emploi avec bien davantage de femmes en poste qu’il y a cinquante ans, la hausse très importante du salariat, ainsi qu’une tendance forte à l’abandon des combats de classe et la montée de l’individualisme. Celle-ci pousse les individus à s’intéresser davantage à eux-mêmes et moins à des causes ou des combats qui leur sont supérieurs. On assiste par ailleurs à l’apparition de clivages ou de distances même à l’intérieur de certaines classes sociales, ce qui vient bousculer le paysage traditionnel des classes sociales.
Quoi qu’il arrive, les facteurs de hiérarchisation de la société française sont très nombreux, et donnent des résultats souvent différents selon ce qu’on considère comme facteur principal. Si la catégorie socio-professionnelle demeure un outil de classification utile et pertinent, elle n’est pas le seul et ne doit pas effacer d’autres décompositions qui amènent des éclairages pertinents.
SOURCES
REVISION du Chapitre : Comment est structurée la société française actuelle ? | Melchior 2020_AP1_types_sujets.pdf (toileses.org)
I. La décomposition classique de la société française par les groupes socioprofessionnels
L’un des découpages les plus couramment utilisés lorsque l’on essaye de montrer la structure de la société française concerne celui des catégories socioprofessionnelles. Cela signifie que l’on peut catégoriser les individus en fonction de leur appartenance à une catégorie sociale et professionnelle, et que les groupes constitués sont considérés comme relativement homogènes, dans ces catégories. La nomenclature des CSP montre une véritable rupture entre actifs et inactifs, qui sont présentés hors des catégories socioprofessionnelles. De même, les salariés sont distingués des indépendants. Enfin, dans les salariés, trois groupes sont établis, en fonction de la qualification obtenue et selon que les salariés sont non qualifiés, qualifiés ou très qualifiés. Enfin, la dernière classification distingue le secteur d’activité de l’emploi occupé.Ainsi, la nomenclature selon les catégories socio-professionnelles distingue les groupes d’individus en fonction de leur activité ou inactivité (les inactifs étant les retraités ou les personnes sans activité professionnelle), de leur statut de salarié ou d’indépendant, de leur niveau de qualification, et du secteur de l’emploi occupé. Il existe donc cinq strates de différenciation et de classification des individus si l’on suit la nomenclature ordinaire des individus. Néanmoins, la CSP n’est pas le seul critère de classification des hommes et des femmes dans la société française. La catégorie socio-professionnelle influence très fortement le niveau de revenu, et donc la hiérarchisation d’un groupe en fonction du revenu individuel ou du ménage. Il est en effet rare de voir un ouvrir gagner plus de 10000 Euros par mois, et rare aussi de voir un cadre dirigeant émarger au salaire minimum. De fait, la catégorie socio-professionnelle influence fortement le revenu, et participe à la hiérarchisation de la société.
Néanmoins, si la structuration et la hiérarchisation de la société en fonction des CSP est souvent utilisée, il est important de ne pas oublier que les critères de hiérarchisation et de structuration de la société sont divers, nombreux, très variés. Il est par exemple possible d’étudier une structuration de la société française en fonction du sexe, avec une opposition hommes et femmes prononcée, marquée par exemple par des écarts de salaires fréquemment situés autour de 20% en fonction du sexe.
Il existe également une structuration de la société française en fonction du diplôme obtenu. En effet, le niveau le plus élevé du diplôme obtenu est très souvent intrinsèquement lié avec la position dans les catégories socioprofessionnelles et participe à la hiérarchisation de la société française de façon importante.
Enfin, de nombreux autres critères peuvent participer à la hiérarchisation de la société française : la composition du ménage, la catégorie socio-professionnelle des parents, le lieu de résidence, la position dans le cycle de vie (jeune, sans enfant ou avec, en début ou en fin de carrière, etc.).
Pour les grands auteurs économistes classiques comme Marx, la lutte des classes était la résultante d’une hiérarchisation en fonction des catégories socioprofessionnelles. Depuis plusieurs décennies, déjà, de nombreux auteurs mettent en avant la limitation des conflits entre les classes sociales. On assiste désormais à une plus grande distance même à l’intérieur d’une même classe sociale. Cela est appelé la distance intra-classe. Dans une même classe socioprofessionnelle, les écarts de position, de salaire, peuvent désormais être très importants, alors qu’ils étaient bien davantage restreints dans les années 1960 par exemple.
II. Les grandes évolutions dans la structure de la société française
Depuis les années 1950-1960, de grandes évolutions sociétales sont observées, en France mais également dans d’autres pays européens. Alors que dans les années 1960, seulement 70% des emplois sont salariés, ils sont désormais plus de 90%. Cela est notamment dû à l’abandon des professions traditionnelles liées à l’agriculture, où les emplois étaient le plus souvent indépendants. La montée des risques (inflation, chômage) pousse également les individus à choisir un emploi salarié de façon à minimiser les risques de vie. Les petits artisans et commerçants sont également bien moins nombreux qu’il y a cinquante ans.Une autre tendance concerne la féminisation de l’emploi. Seulement un emploi sur trois était occupé par une femme dans les années 1950, alors que l’on s’approche lentement des 50% désormais. Les femmes ont observé une élévation de leur niveau de diplômes, ont été de plus en plus nombreuses à vouloir acquérir l’indépendance financière. De plus, le niveau de vie s’étant élevé ces dernières années, la nécessité d’avoir deux salaires pour faire face aux dépenses du ménage a poussé les femmes à s’insérer davantage dans l’emploi.
On assiste également à une importante tertiairisation de la société française. Celle-ci était bien davantage composée d’emplois des secteurs primaires et secondaires dans les années 1950, mais la tendance générale est à la tertiairisation de l’emploi, et plus globalement de la société dans son ensemble.
Enfin, si les combats de classes sociales ne semblent pas complètement abandonnés (comme le démontrent les nombreux syndicats mobilisés dans le cadre de la réforme des retraites depuis début 2023), ils semblent désormais atténués, en comparaison avec les années 1950. Cela semble en partie logique, parce que les acquis sociaux sont désormais bien établis et malgré tout, bien moins risqués et menacés que dans les années 1950. On assiste également, dans cette même tendance, à une forte montée de l’individualisme. Celle-ci a été décrite et théorisée par de nombreux auteurs, et constitue une tendance sociétale forte.
Pour conclure, on peut affirmer que la catégorisation de la société française en fonction de la nomenclature des catégories socioprofessionnelles, qui est la hiérarchisation la plus classique, semble toujours d’actualité. A cela viennent s’ajouter des distinctions différentes, comme celles en fonction du niveau de salaire, du sexe, du diplôme obtenu, du lieu de résidence etc. On assiste par ailleurs à plusieurs grandes tendances dans la société française : une tertiairisation de l’emploi, la féminisation de l’emploi avec bien davantage de femmes en poste qu’il y a cinquante ans, la hausse très importante du salariat, ainsi qu’une tendance forte à l’abandon des combats de classe et la montée de l’individualisme. Celle-ci pousse les individus à s’intéresser davantage à eux-mêmes et moins à des causes ou des combats qui leur sont supérieurs. On assiste par ailleurs à l’apparition de clivages ou de distances même à l’intérieur de certaines classes sociales, ce qui vient bousculer le paysage traditionnel des classes sociales.
Quoi qu’il arrive, les facteurs de hiérarchisation de la société française sont très nombreux, et donnent des résultats souvent différents selon ce qu’on considère comme facteur principal. Si la catégorie socio-professionnelle demeure un outil de classification utile et pertinent, elle n’est pas le seul et ne doit pas effacer d’autres décompositions qui amènent des éclairages pertinents.
SOURCES
REVISION du Chapitre : Comment est structurée la société française actuelle ? | Melchior 2020_AP1_types_sujets.pdf (toileses.org)