Par ailleurs, elles nécessitent des compétentes tant théoriques que techniques qui peuvent poser des difficultés notamment dans les services où ces situations sont rares et où le personnel soignant est peu ou mal préparé. Aussi la thématique de la gestion des urgences est une thématique prégnante, imprévisible, qui fait appel à des gestes réflexes, techniques, mais aussi à des facultés d'organisation et à un sang-froid indispensable.

On peut alors se demander quelle(s) sont les solutions disponibles, adaptées et adéquates à la prise en charge de ces situations. En effet, la prise en charge passe par une nécessaire préparation aux gestes d'urgence, à une connaissance approfondie des pathologies d'urgence et à la maîtrise des techniques et de l'utilisation du chariot d'urgence que chaque professionnel se doit de connaître. À ce sujet, on peut noter qu'une des méthodes les plus adaptées à l'utilisation du chariot d'urgence est de le manipuler, de l'organiser, de le vérifier afin de ne pas se sentir en terrain inconnu le jour où survient une urgence vitale dans un service.

D'autres problèmes sont soulevés par une majorité de soignants : l'absence de protocoles dédiés à la prise en charge des urgences, un matériel pas toujours disponible ou peu accessible, un manque de coordination au sein des équipes, l'accès difficile à un médecin sénior. Or ces problèmes peuvent être résolus par la mise en place de plans organisationnels pour la prise en charge des urgences vitales. Les protocoles sont à développer et peuvent de plus servir de base pour des exercices pratiques en particulier sur mannequins dédiés à l'entraînement dans le cadre d'une urgence.

Autre point faible relevé, celui du manque de pratique. Combien de soignants ne maîtrisent-ils pas un simple massage cardiaque ? La ventilation par ambu ? C'est dans ce cadre que des formations continues doivent régulièrement être organisées afin de gérer à la fois les gestes techniques, mais aussi d'agir pour une diminution de la situation de stress face à une urgence.

Ainsi, l'urgence en service de soins est un événement plus ou moins fréquent en fonction des services, mais qui concerne tous les services et tous les soignants au moins une fois dans l'année. Ceci mérite donc que l'on cherche à évaluer à la fois l'ampleur du phénomène, mais aussi les possibilités d'organisation, de formation, d'entraînement afin de mobiliser les équipes soignantes face à cette problématique courante.

Il est de ce fait pertinent de s'intéresser d'une part à la fréquence de ces situations que l'on peut mesurer grâce à un sondage auprès des équipes soignantes. Une fois le phénomène mesuré, il reste à définir le rôle de chacun, d'organiser des séances de formation continue avec entraînement aux gestes d'urgences ce qui nécessite de se questionner sur les besoins réels en matière de formation. Enfin, une place importante doit être laissée pour tout ce qui concerne l'élaboration de protocoles de soins d'urgence en collaboration avec les cadres et l'équipe médicale.

On écartera ici les infirmier(e)s spécialisés et les services d'urgence ou de soins intensifs, car la problématique est très différente.

 

Sujet 1 - Prise en charge de la situation d'urgence en service de médecine classique

Problématique : comment améliorer la prise en charge des urgences vitales survenant en service de soins classique ?

Voir l'introduction entièrement rédigée ci-dessus.

Sujet 2 - La prise en charge de la douleur chez les malades chroniques en dehors des services spécialisés

Problématique : comment renforcer le rôle propre de l'infirmier(e) dans le cadre de la gestion de la douleur chronique ?

La douleur chronique est un des motifs les plus fréquents de recours aux soins et le rôle de l'infirmier(e) est particulièrement important tant au niveau de l'évaluation que du traitement médical, mais aussi des soins sur rôle propre. Les progrès en termes de gestion de la douleur et les nouvelles techniques (hypno relaxation, électrostimulation) nécessitent un personnel formé et sensibilisé à la prise en charge des patients douloureux. Les soins peuvent aussi être eux-mêmes une source de douleur, mais il s'agit alors d'une douleur chronique qui n'est pas étudiée ici, car sa prise en charge répond à des critères spécifiques.

Hormis le cas des équipes de soins palliatifs ou de prise en charge de la douleur, l'infirmier confronté au patient douloureux peut se retrouver en difficulté tant en termes de sentiment d'impuissance que de difficulté à adapter le traitement et à communiquer efficacement avec le médecin traitant ou le centre de douleur référent.

Sujet 3 - Le rôle de l'infirmier(e) dans le cadre du suivi des malades chroniques

Problématique : comment permettre un suivi adapté et efficient des malades chroniques en dehors des périodes d'hospitalisation ?

Dans le cadre de la prise en charge du patient chronique, on distingue la phase aigüe, qui peut se faire dans le cadre d'une hospitalisation pour instaurer ou adapter un traitement, et une phase chronique durant laquelle le patient retourne à domicile. C'est dans ce cadre que l'infirmier(e) libéral(e) a une place importante puisqu'il va mettre en place un suivi clinique (surveillance des plaies, de la glycémie, de la nutrition …). Dans ce contexte, la particularité est que l'infirmier(e) doit s'adapter au patient et à son milieu de vie ce qui ne facilite pas forcément la prise en charge. De plus, hormis les soins techniques et cliniques, l'aspect psychologique tient une large place d'autant plus quand le patient est isolé et/ou âgé. On peut alors se demander quelles(s) formation(s) pourraient aider le soignant dans la prise en charge de ses patients qui nécessitent une présence humaine et professionnelle forte.

Sujet 4 - La gestion des situations d'urgence par l'infirmier(e) libéral(e)

L'infirmier(e) libéral(e) est le plus souvent seule face à la survenue d'une situation d'urgence au domicile du patient ce qui nécessite de développer des outils et des protocoles avec les médecins traitants.

Voir l'introduction ci-dessus, à adapter à l'exercice particulier de l'infirmier(e) libéral(e) et en particulier insister sur l'absence de matériel, le fait d'être seul(e) et sans médecin disponible, le manque de formation. Il faut également développer l'usage de protocoles de soins entre les infirmiers libéraux et les médecins de ville, chaque acteur ne peut qu’y gagner en efficacité dans la prise en charge globale du patient.

Sujet 5 - Le patient diabétique et les soins infirmiers

Problématique : quel(s) rôle(s) pour l'infirmier(e) dans le suivi d'un patient diabétique ? Une place pour la diététique ou une gestion des aspects diététiques par une diététicienne ?

Le patient diabétique est un patient atteint d'une pathologie chronique avec tout ce que sous-entend cette problématique tant au niveau de la surveillance (glycémies, dextro, acétonurie), que de l'adaptation du traitement (insuline en fonction de la valeur des dextro) que des complications potentielles. L'infirmier a un rôle à la fois préventif (objectifs de santé publique, conseils diététiques, éducation thérapeutique), au niveau clinique (surveillance des pieds, plaies, hypoglycémies) et enfin au niveau psychique du fait des risques de complication et de prise en charge de la maladie chronique.

C'est dans ce cadre qu'il faut différencier les différentes missions du soignant et évaluer si l'infirmier peut donner des conseils diététiques en lieu et place d'une diététicienne et si oui dans quelle mesure et pour quels objectifs.

 

Sources :
- L'infirmier face à l'urgence, Delphine ROUSSEL, MACSF
- L'infirmier hors présence médicale face à l'urgence, Y. C ROGUENNEC, Urgences Sfmu 2012
- Prise en charge des urgences et des soins non programmés, HAS 2014