Toutefois, on dit que pour savoir quelque chose, il faut y croire et que pour croire en quelque chose, il faut en avoir connaissance. Nous aurions pour habitude d'être en accord avec les propos tenus par Hume qui atteste que le savoir et les croyances ne peuvent être séparés, mais nous pourrions aussi prendre l'exemple de plusieurs propos, disant que dans toutes circonstances, détenir le pouvoir du savoir, c'est ne plus douter, et croire en quelque chose d'infondé, c'est, au contraire, croire au doute. Dès lors, notre question s'impose, savoir, est-ce ne rien croire ?
Pour étayer cette idée, nous allons d'abord nous pencher sur l'opinion commune qui rejoint celle de David Hume et allons par conséquent nous intéresser à deux types de croyances différentes. Ensuite, nous allons nous opposer à cette idée, et expliquer en quoi le savoir, décrédibilise les croyances.
I. Le Savoir, associé à la croyance
A. La croyance intuitive
Tout d'abord, il est essentiel de mentionner que les croyances de chacun sont divergentes et basées sur des fondements tous différents. Nous avons d'abord la croyance religieuse, qui est plus ou moins forte selon l'individu et qui correspond à un savoir interne et intime, suivant une interprétation personnelle. Les convictions de chacun peuvent être selon eux, fondées, et par conséquent ceux qui sont persuadés d'une chose, possèdent le savoir de cette chose. Quiconque apporte la preuve que Dieu n'existe pas, n'assure pas pour autant que ceux qui en sont convaincus, vont les croire. Il y a une autre croyance intuitive dont nous pouvons parler et il s'agit de la mémoire. « J'ai su » est un terme qui peut entrer dans l'idée défendue par Hume. Le fait d'avoir connaissance de quelque chose, mais d'en avoir oublié l'idée même, peut-il être décrit comme un savoir vide de croyance ? Il est connu que croire en quelque chose fait perdurer sa conviction, alors ne pas croire en un savoir acquis, pourrait le faire disparaître. Parallèlement à cette idée, il y a les croyances infondées, qui contredisent le savoir commun et nous pourrions donner comme exemple les convictions de certains individus, attestant que les évènements de la Shoah par exemple n'ont jamais eu lieu, bien que les preuves démontrées en attestent la légitimité. Nous pourrions donc dire que le savoir, face à des croyances spirituelles, convictionnelles et intuitives, n'a aucune valeur, car bien que des preuves soient démontrées et des arguments employés, on ne peut jamais convaincre qui que ce soit de croire en autre chose que ce qu'il souhaite, même si de toute évidence, sa croyance n'est pas réelle. Parallèlement, Ludwig Wittgenstein, philosophe, ajoute que nous possédons tous un savoir hérité, et que la connaissance alimente des croyances qui forment notre système. Nous savons que nous avons deux mains, que nous sommes sur Terre, que le soleil se lève, et nous y croyons. Il n'existe donc pas de savoir sans croyance.
B. La croyance scientifique
Comme dit précédemment, nous nous intéressons à une deuxième forme de croyance. La science est ses apports. Si nous nous appuyons sur les dires des mathématiciens et théologiens, la science est l'outil le plus fiable pour prouver une idée, et elle n'est pas réfutable. Toutefois, nous pourrions nous interroger sur cette fiabilité, car les hommes de science, ne sont-ils pas eux-mêmes convaincus que leur savoir est la vérité ? Les croyances guident les actes de chacun et donc les expertises menées pour défendre des idées. Nous pourrions alors, en tant que non scientifiques, nous demander si les preuves apportées et les arguments démontrés ne sont-ils pas faussés ? Il est assez difficile de croire en un savoir détenu par quelqu'un d'autre, qui nous est étranger. C'est à ce moment que la question de notre étude se pose, savoir, est-ce ne rien croire ? Paradoxalement, le savoir apporte un certain pouvoir, mais les croyances, et cela a été prouvé de maintes fois durant l'histoire, apportent encore plus de force à toutes les unités de croyants et de croyances. En effet, dans toute forme de savoir et de connaissance, qu'elle soit scientifique, intuitive ou héréditaire, nous prenons pour acquis des suggestions et des convictions qui n'ont pour certaines, pas encore été démontrées. Alors nous pouvons attester qu'il est impossible de savoir, sans croire.
II. Le Savoir, dissocié de la croyance
A. La science source de savoir
Pour nous opposer à cette première théorie, nous allons reprendre l'exemple du savoir scientifique et de la fiabilité des preuves des expériences. Tout d'abord, nous pourrions dire que quiconque possède la science infuse de tout, ne peut pas douter, et il est vrai que les croyances sont souvent un substitut à l'hésitation. La science éradique le doute et si l'on ne croit pas en quelque chose, alors on doute. Toutefois, il est de connaissance commune que personne ne possède le savoir de toute chose. Dès lors, les choses dont on ne sait rien, ne créent-elles pas une nouvelle croyance ? Et bien non, puisque ce qu'on ignore, ne peut nous faire douter, car nous n'en avons pas connaissance et notre esprit n'est pas convaincu qu'il puisse exister un tel savoir. Si nous n'avions pas connaissance qu'il existe d'autres systèmes solaires, serions-nous en proie au doute quant aux possibles civilisations vivantes sur d'autres planètes ? En d'autres mots, nous ne pouvons pas fonder une croyance sur quelque chose auquel nous n'avons jamais pensé. Il apparaît en effet que le savoir s'oppose à la croyance, car savoir c'est détenir une vérité prouvée, objective et raisonnée, alors que la croyance s'appuie sur des superstitions personnelles et tirées des divagations de l'esprit. Il est également dit qu'un savant est moins dangereux qu'un croyant, qui s'obstinera à partager ces divagations, alors qu'un savant s'appuie seulement sur des preuves matérielles et visibles. Là encore, une opposition s'affirme entre ces deux termes, car les savants, détenteurs du savoir, ne font pas partie de la même catégorie que les croyants, détenteurs de la conviction, comme l'a dit Platon dans le Gorgias, la connaissance est un type de savoir inférieur à celui de la science, car celui-ci n'est pas prouvé par un raisonnement.
B. Le mensonge associé de la vérité
Il y a également une autre forme de savoir, s'opposant à la croyance, auquel nous ne pensons pas toujours. Le savoir évènementiel, celui du quotidien. Nous pouvons prendre en exemple une situation qui nous arrive à tous dans certaines situations. Nous surprenons quelqu'un en train de commettre quelque chose de grave, par exemple un vol et lorsque celui-ci s'y retrouve confronté, il nie. Dès lors, le savoir devient un pouvoir, car quand le coupable se justifiera, la personne qui sait ce qu'il s'est vraiment passé ne croira pas un mot de ce que dira celui qui ment. C'est dans ce cas là que nous pouvons attester que, savoir, c'est ne rien croire. Toutefois, ce n'est pas parce que l'on sait, que l'on connaît tout et que l'on est crédibles. Dans l'histoire de l'humanité, les hommes ont tendance à croire ce qui leur paraît plus facile à entendre, à supporter et aussi ce qui est plus arrangeant. Dans le cas du crime commis, bien que nous attestions être détenteurs de la vérité, il n'est pas assuré que qui que ce soit nous croit. Il est difficile de savoir dès lors lequel est détenteur de la vérité. Nous pouvons dire de ce savoir, qu'il n'est pas compatible avec l'idée de croyance, car rappelons-le, les croyances divergent et correspondent à plusieurs choses différentes. Nous ne pouvons nier que les croyances de la science servent de socle aux recherches et donc au savoir, mais de toute évidence, le savoir et les croyances sont plus souvent sécables. Par exemple, la croyance religieuse, qui repose sur une opinion personnelle, ne repose pas sur le savoir et le savoir religieux n'impacte pas - du moins la majeure partie du temps - les croyances.
Pour conclure, nous ne pouvons pas apporter de réponse claire et précise quant à notre problème. De toute évidence, que ce soit l'opinion de Hume ou de Platon, les deux philosophes ont décrit chacun une part de vérité. Non, le savoir ne peut pas être séparé de la croyance, mais à la fois il l'est. Tout cela dépend de quel type de savoir et quel type de croyance, et oui, le savoir peut-être exempté de la croyance, car il est fondé et se rapporte à autre chose. Nous pourrions nous baser sur une question similaire, et nous demander si la vérité est signe de savoir, parce que croire en quelque chose, s'est s'en convaincre de sa véridicité.