Bernard-Marie Koltès est vu comme l'un des tragédiens les plus importants du théâtre français contemporain, c'est un homme qui fait prendre vie à des personnages principaux issus de minorités. Il a écrit au total 9 pièces de théâtre, Roberto Zucco aura été sa dernière oeuvre qui s'articule comme son testament littéraire. Cette fiche de lecture sera divisée en trois parties. Pour commencer, nous ferons un résumé détaillé de l'oeuvre, puis nous présenterons les personnages centraux de l'histoire et enfin nous parlerons des thèmes évoqués dans la pièce.
Résumé de l'oeuvre
Les personnages
Les thèmes
Résumé de l'oeuvre
La pièce s'ouvre sur l'évasion de Roberto Zucco, qui a été emprisonné après avoir assassiné son père. On suit son périple fait de crimes en tous genres, en commençant par le meurtre de sa mère. S'ensuit le viol de la « gamine » qui avoue quelques scènes plus tard « je suis malheureuse et je suis heureuse, j'ai beaucoup souffert, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à cette souffrance-là ». On suit Zucco qui continue sa cavale, il croise un inspecteur qu'il tue. Puis on retrouve la gamine qui cherche l'évadé parce qu'elle est tombée amoureuse de lui. Elle finit dans un commissariat, car elle l'avait reconnue sur un avis de recherche, elle finit par donner son identité aux policiers, ces derniers lui proposent de devenir une prostituée pour pouvoir le retrouver. Ensuite, on se retrouve dans un parc avec le protagoniste principal et la dame élégante, celui-ci fini par la menacer avec un pistolet pour récupérer sa voiture, il tue son fils devant elle et d'autres figurants assistent à la scène. On arrive à l'avant-dernière scène, on retrouve la gamine, les policiers devant le lieu du meurtre de l'inspecteur pour attendre le retour de Zucco. La gamine le voit passer et le reconnaît. Enfin, dans la dernière scène on retrouve Zucco en train de s'échapper de prison, on pourrait pensait à une boucle sans fin qui pourrait se répéter à l'image de Fin de partie de Samuel Beckett, cependant Koltès rompt la boucle avec un protagoniste qui se suicide.
Les personnages
La pièce fait appel à plus d'une trentaine de personnages, mais nous nous pencherons que sur deux d'entre eux : Roberto Zucco, le personnage principal et la gamine qui s'est éprise de lui.
Roberto Zucco est un personnage qui s'évade de prison, on le suit dans sa cavale. Au fur et à mesure qu'il rencontre des personnages, on nous fait comprendre qu'il ne ressemble pas à un meurtrier. On se retrouve avec un personnage qui est le seul de la pièce à avoir son propre nom, ce qui le met en avant alors que l'on est face à quelqu'un qui veut juste ne pas se faire remarquer, voire devenir invisible. On ne connaît pas vraiment son histoire, l'auteur nous propose juste de suivre son périple avec une opinion neutre, sans jugement. On le suit au fil de ses crimes qui le mènent à son propre suicide.
La gamine est la cadette d'une fratrie de trois, elle a un frère qui est protecteur et un poil machiste et une soeur présentée comme une vierge prude et avec un sentiment protecteur envers la gamine, mais celui-ci tombera en miettes quand cette dernière lui apprend qu'elle s'est fait violer par Zucco, qu'elle est tombée amoureuse de lui et sa volonté de le retrouver. Pour la gamine, ce qu'il lui a fait aura transformé toute sa vie. Elle revendique devant sa soeur être devenue une femme, et les rencontres qu'elle fera susciteront auprès des autres personnages des remises en question au même titre que s'ils avaient croisé Zucco.
Les thèmes
On suit l'histoire de Zucco, mais pas seulement, chaque personnage secondaire rend la pièce plus complexe en exposant certains problèmes sociétaux. On remarque que les personnages secondaires remettent en cause leur condition et cela à partir du moment où ils sont touchés directement ou indirectement par notre protagoniste principal. En nous exposant les crimes commis par Zucco, la pièce nous fait remettre en question les fondements de la vie et de la mort, l'auteur nous amène à une remise en question de la société, mais aussi une remise en question de nous-mêmes en tant qu'individu.