L’oeuvre décrit des scènes qui se passent dans les Pays de la Loire, dans un domaine appelé Utopie. Rabelais y décrit les aventures burlesques et rocambolesques de plusieurs géants qui enchaînent des évènements hors du commun, tirés de son imagination. L’oeuvre est une oeuvre comique, qui fait rire le lecteur, mais le pousse néanmoins à réfléchir et à se questionner.

Dans l’oeuvre, les géants profitent de la vie avec joie et bonne humeur. Ils devisent allègrement et semblent passer du bon temps.

Nous verrons quels sont les principaux personnages de l’oeuvre de Rabelais, puis analyserons les thèmes majeurs abordés dans cette oeuvre, ainsi que le style utilisé.


Les personnages de l’oeuvre
Résumé de l’oeuvre
Les thèmes, le style de l’oeuvre


Les personnages de l’oeuvre

Le personnage principal de l’oeuvre est bien entendu le géant Gargantua. Il est le père de Pantagruel, un autre géant. Gargantua est un géant gentil, drôle, qui possède un grand gosier comme son nom l’indique (grande gorge). Il est un personnage de foire qui a néanmoins pour objectif d’éduquer les foules. Il est le fils de Grandgousier qui lui a transmis ses attributs physiques et sa grande gorge. Il est un élève doué, qui apprend vite et bien, mais s’ennuie rapidement. Il est également un cavalier de haut niveau. Son éducation sera confiée à son précepteur Ponocratès, à Paris.

Picrochole est un roi qui est perpétuellement en guerre, impulsif et très agressif. L’oeuvre décrira avec force détails et précisions les guerres de Picrochole, leurs enjeux stratégiques, les dégâts causés, et l’implication de Gargantua dans les disputes.

Frère Jean, qui est en guerre contre Picrochole, est un moine un peu bête et insouciant, mais gentil et attentif aux autres. Il est soutenu par Gargantua, qui participe aux attaques contre Picrochole avec véhémence et ardeur.

Résumé de l’oeuvre

Gargantua décrit l’histoire du géant Gargantua, sa vie et ses différentes aventures. Ce géant naît de l’oreille de sa mère après une gestation de onze mois. Il grandit au départ très librement, très peu encadré, presque livré à lui-même. Après cinq ans, il monte à Paris pour se faire éduquer par son précepteur Ponocrates. Pendant ce temps, le royaume de Grandgousier, père de Gargantua, est envahi par Picrochole. Gargantua se bat d’arrache-pied aux côtés du frère Jean, et tous deux sortent victorieux.

Les thèmes, le style de l’oeuvre

Comme La Bruyère dans les Caractères, Rabelais manie ici habilement l’ironie, l’implicite, le double sens. L’oeuvre est agréable à lire au premier degré, mais nécessite néanmoins une forte réflexion du lecteur pour en saisir les subtilités, les sens cachés, les remarques acérées, mais détournées. Le thème principal abordé par Rabelais dans Gargantua est la description (et la critique) du siècle de la Renaissance et de l’Humanisme. Ainsi, le récit des aventures de Gargantua est burlesque et comique, mais cache un sens bien plus profond et plus sérieux. C’est au lecteur de s’interroger pour comprendre ce que Rabelais a voulu dire et enfouir sous des utilisations symboliques. Rabelais utilise un langage symbolique et figuré pour transmettre ses idées, tout au long de cette oeuvre. Rabelais utilise néanmoins un style poétique et plaisant, qui allie ainsi l’agréable à l’utile, qui convoie ses idées.

Dans Gargantua, Rabelais dresse une critique du système éducatif de l’époque, en utilisant notamment des procédés parodiques et critiques. Il dresse ainsi un portrait utopique et idéaliste de ce système éducatif, tout en indiquant clairement qu’il sait combien cela est utopique.

Rabelais aborde également la question de l’évolution, du progrès technique, de la soif de connaissance qui caractérise son siècle. Il réfléchit également à l’homme dans son individualité, mais aussi de façon plus vaste à sa place dans le monde. Enfin, dans une dynamique complètement humaniste, Rabelais s’interroge indirectement sur le bonheur, son rôle, les moyens de l’atteindre.

En utilisant la fiction narrative, Rabelais parvient à transmettre ses idées de façon indirecte. Il utilise le burlesque, le ridicule, le grotesque, pour coudre un récit drôle, comique et déroutant, qui masque le fond de sa pensée, mais parvient néanmoins à le suggérer au lecteur. Rabelais utilise de nombreux procédés métaphoriques, notamment quand il inclut la description des guerres picrocholines, et construit alors une histoire dans l’histoire, utilisant l’inclusion à bon escient. Rabelais multiplie les effets et recourt tour à tour à la farce, à la satire, à la critique, à la parodie, au comique de geste ou encore de situation. Il maintient ainsi le lecteur en haleine, car les rebondissements sont nombreux et l’histoire très rythmée.

Rabelais veut ainsi montrer qu’il se pose comme un homme libre, à qui l’on ne dicte pas de façon de penser ou d’écrire, et qu’il refuse ainsi tous les dictats de l’époque.

Gargantua a remporté un franc succès à l’époque, mais également à travers les siècles. Il a même donné son nom à l’adjectif gargantuesque, qui est devenu d’emploi courant dans la langue française moderne, traduisant la démesure et le caractère hors du commun du personnage de Rabelais.


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