Nous allons aujourd'hui tenter de vous mettre sur la piste des éléments et thèmes les plus importants de cette oeuvre universelle d'Albert Camus.
1. L'étranger comme manifeste de l'absurde
Il n'est pas difficile de comprendre que le protagoniste de l'oeuvre représente de façon vivante la théorie de l'absurde que Camus lui-même expose dans un autre de ses ouvrages « Le Mythe de Sisyphe » (1942). Camus nous montre un homme irrésolu, sans décision ni opinion concernant les événements les plus importants et immédiats pour lui-même. Le héros du roman attend les conseils ou la direction des personnages qui apparaissent à chaque occasion, agissant sans s'opposer ni ne se manifester d'aucune façon. On peut penser que les situations auxquelles le protagoniste est confronté, bien qu'elles soient radicalement décisives et vitales, ne modifient pas son attitude.
2. L'étranger : la fatalité des circonstances
« L'Etranger » raconte l'histoire de M. Meursault, la trentaine, qui vit dans un petit appartement qu'il partageait jusqu'à il y a quelques années avec sa mère. La vie du protagoniste passe sans incident, sans complication. Un jour, il reçoit un appel l'informant que sa mère est décédée, il doit donc se rendre à l'asile où elle avait été placée en institution en raison de l'impossibilité économique de son fils de s'occuper d'elle. C'est à partir de cette situation que la vie du protagoniste sera confrontée, peu à peu, à des expériences différentes, qui seront décisives pour l'issue, tragique et imprévue, de l'histoire.
3. L'étranger : conscience sensuelle, état amoral et indifférence systématique
Les interprétations les plus constantes de l'oeuvre, qui bien que différentes, nous permettent de comprendre plus en détail le développement de l'histoire sont aussi les raisons qui font de ce court roman un classique contemporain.
4. Le personnage et le langage dans « L'étranger »
Camus nous montre en un peu plus d'une centaine de pages un homme qui, selon lui, sera le modèle vers lequel se dirige la société occidentale de l'après Seconde Guerre mondiale.Le langage utilisé par Camus dans le roman est assez standard et utilise souvent des phrases très courtes. L'oeuvre est racontée à la première personne du singulier, nous rencontrons donc un langage plus familier et avec des constructions simples, parfois plus typiques des journaux intimes.
Le personnage de Meursault heurte immédiatement le lecteur à cause du peu d'empathie qu'il génère. C'est un homme qui manque de valeurs humaines presque fondamentales. On voit un contraste, par exemple, lorsque le petit ami de la mère de Meursault, qui connaissait à peine la vieille femme depuis quelques mois, est beaucoup plus touché et désolé pour la mort de la femme que son propre fils. Meursault accepte les faits avec indifférence, sans émotion, comme un automate, comme nous l'avons dit précédemment.
En guise de conclusion, nous pouvons donc affirmer que « L'étranger » est, sans aucun doute, un roman radicalement différent, il établit un avant et un après dans la littérature européenne et brouille les distances entre littérature et philosophie.