Pourquoi le fait social est-il si important pour Durkheim ?
Science du social et science de la nature
Le « fait social » et la société, l'exemple de la langue
Des conduites extérieures à l'individu
Pour lui, de nombreux phénomènes doivent être compris comme des faits sociaux. Ainsi, tous les comportements et représentations idéologiques, religieuses ou même esthétiques feraient partie d'un même concept. En effet, d'après le sociologue, toutes ces représentations sont assez fréquentes, c'est pourquoi l'on peut parler de faits collectifs et donc de « fait social ».
Définition du « fait social » d'après Durkheim : "toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure" (dans Les règles de la méthode sociologique, 1895).
Cette notion de « social » a été une vraie révolution et une vraie nouveauté à l'époque du sociologue. Une nouvelle manière d'entendre et d'analyser la société qui a permis de porter une spéciale attention à une catégorie différente appartenant au fait humain : le fait social.
En réalité, Emile Durkheim, en proposant cette nouvelle analyse de la société au travers de ce regard nouveau a voulu créer un lien entre la science du social et les sciences de la nature. Durkheim voulait démontrer que la science du social pouvait se placer au même niveau que les sciences de la nature.
Il imagina alors, un fait social qui serait la base de ses constructions théoriques. Ainsi, pour lui, c'était pareil qu'un fait de nature qui ressemble aux unités de base des faits physiques ou biologiques. Il expliquait qu'un fait social est neutre tout comme l'est, par exemple, la fécondation d'une plante par un insecte.
Ainsi, si l'on reprend la définition que Durkheim fait du « fait social », l'on se rend compte que quand on a devant nous une « manière de faire » plutôt fixée et établie, on est en mesure de dire qu'il s'agit désormais d'une « norme ». Ce sont les normes qui composent les pratiques de tout un groupe, c'est donc une façon collective de faire qui s'impose. Le « fait social » devient alors un fait intériorisé par un ensemble d'individus, un fait qui va avoir des conséquences directes sur la façon de se conduire.
Un des exemples de « fait social » est la langue. La langue conditionne des manières de penser et de communiquer, car les parlants n'ont pas le choix de changer les paramètres des règles phonétiques ou de syntaxe.
Les individus sont ainsi contraints à certaines conduites, des « faits sociaux » qui s'imposent à eux sans qu'ils ne puissent rien faire. Parfois, ces contraintes sont plus faciles à vivre et parfois, un peu moins. C'est là aussi qu'entre en jeu la conscience publique de tout acte qui va offenser les « faits sociaux », car cette conscience est, en quelque sorte, perçue comme le « gardien » de la conduite des citoyens.
Source : Universalis
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