Antiquité
Platon
PLATON a son école de philosophie : l’Académie. Il est surtout connu pour ses dialogues socratiques. Parfois, Socrate amène ses interlocuteurs à prendre conscience de leur propre ignorance en leur posant des questions : c’est l’ironie socratique. Parfois au contraire, il les amène à prendre conscience de leurs connaissances enfouies : c’est la maïeutique.
Dans le Gorgias, Socrate affronte le célèbre sophiste Gorgias. Gorgias se fait payer pour enseigner la rhétorique (l’art de bien parler pour convaincre). Mais pour Socrate, seule la vérité compte : or, on n’y accède par la rhétorique, mais par la dialectique.
Dans la République, Platon imagine la constitution idéale. Dans le livre VI, il y a un passage célèbre qui s’appelle l’Allégorie de la Caverne. La société est comme une caverne où les hommes sont enchaînés face à la paroi. Ils y voient les ombres de marionnettes agitées derrière eux. Ce qu’on prend pour la vérité (le monde sensible) est en fait une double illusion (l’ombre d’une marionnette). Le philosophe est capable de voir la vérité au-delà de cette illusion. C’est comme si l’un des hommes enchaînés pouvait sortir de la caverne et voir le monde extérieur. Mais quand il revient pour raconter ce qu’il a vu, personne ne le croit. Pour Platon, les philosophes, qui détiennent toute la vérité, devraient donc aussi détenir le pouvoir : c’est la doctrine du philosophe roi.
Aristote
ARISTOTE est un élève de Platon. Il a aussi sa propre école de philosophie : le Lycée. On le connaît surtout pour ses traités.
Dans la Poétique, Aristote dit que le théâtre est une catharsis : il purge les spectateurs de leurs passions en les représentant de manière exagérée et sublimée. Il dit aussi que tout art est forcément une imitation du réel : c’est la mimésis.
Dans la Politique, Aristote définit la constitution politique idéale, comme Platon dans la République. D’ailleurs, les deux œuvres ont le même titre en grec : Politéia. Pour Aristote, « l’homme est par nature un animal politique ». En effet, il a besoin de s’organiser en communauté pour répondre à ses besoins : la nourriture, la défense militaire, l’organisation religieuse.
Les stoïciens
LES STOÏCIENS expliquent que pour atteindre le bonheur, il faut se détacher de ses passions : c’est ce qu’ils appellent l’ataraxie. Pour cela, il faut se détacher de ce qui ne dépend pas de nous, pour nous concentrer sur ce qui dépend de nous.
Par exemple, la douleur physique ne dépend pas de nous. Le philosophe Epictète était esclave. Un jour, son maître lui aurait cassé le bras, sans qu’il n’ait aucune réaction. Il était tellement stoïcien qu’il avait supporté la douleur sans rien dire. Un autre stoïcien célèbre est l’Empereur Marc-Aurèle.
Les épicuriens
LES EPICURIENS expliquent que pour atteindre le bonheur, il faut prendre conscience du plaisir qu’on peut avoir à satisfaire ses besoins. Ils distinguent les besoins naturels et les non naturels, puis parmi les naturels les nécessaires et les non nécessaires. Pour être heureux, il faut avant tout satisfaire ses besoins naturels nécessaires.
On n’a gardé que la Lettre à Ménécée d’Epicure. Mais on connaît l’épicurisme à travers ses disciples. Par exemple, Lucrèce a écrit le De natura rerum, un poème philosophique en latin. Il compare l’épicurien à un homme face à une mer agitée : au lieu de paniquer devant cette mer, l’épicurien savoure la chance qu’il a de ne pas être pris dans les flots.
XVIIe siècle
Descartes
DESCARTES est un philosophe français. Il est surtout célèbre pour le « Discours de la méthode ». Pour trouver la vérité, il décide de pratiquer le doute méthodique : il part du principe qu’il ne sait rien : les leçons de ses maîtres sont peut-être fausses, ses sensations sont peut-être trompeuses, ses raisonnements sont peut-être erronés. Le monde qui l’entoure pourrait même être une illusion créée par un malin génie pour le tromper. Mais même en partant de cette hypothèse, il y a une chose qu’il ne peut pas mettre en doute : c’est la permanence de sa propre pensée. En effet, même s’il se dit « je ne pense pas », cela revient à dire : « je pense que je ne pense pas ». Donc, remettre en doute sa propre pensée, c’est encore penser. Dès lors, Descartes arrive à la première vérité irréfutable, qui est l’existence de sa propre pensée, et donc sa propre existence. C’est pour cela qu’il conclut : « Je pense donc je suis ». C’est le Cogito.
Spinoza
SPINOZA est un philosophe néerlandais. Il est surtout connu pour son Ethique où il s’interroge sur la liberté. Croire qu’on a un libre arbitre absolu est une illusion : pour être libre, il faut être conscient des éléments extérieurs à nous qui déterminent notre action. Spinoza dit aussi que la nature de chaque chose est le conatus : c’est l’effort qu’on fournit pour persévérer dans son être.
XVIIIe siècle
Kant
KANT est un philosophe allemand des Lumières : il a d’ailleurs écrit un texte sur le sujet : « Qu’est-ce que les lumières ? ».
Dans la Critique de la raison pratique, Kant donne des lois de morale. Il explique que pour agir moralement, il faut se demander avant d’agir : « Est-ce que ce serait moral que tout le monde agisse comme moi ? ». Il faut se poser cette question sans considérer nos propres intérêts. Il appelle cette règle l’impératif catégorique.
Dans la Critique de la raison pure, Kant explique que l’art doit susciter un « plaisir désintéressé », parce qu’on ne va pas jouir concrètement de l’œuvre d’art. Il dit aussi qu’elle doit « plaire universellement sans concept ». Universellement parce que le beau est un concept, et qu’il doit donc répondre à une définition universelle. Sans concept, parce que la beauté de l’œuvre doit s’imposer à moi sans que j’aie besoin de l’analyser.
XIXe siècle
Hegel
HEGEL est un philosophe allemand. Dans La raison dans l’histoire, il explique que l’histoire suit une progression qui vise au perfectionnement des organisations humaines. Par exemple, on est passé de la cité (Antiquité) à la confédération (Alexandre le Grand) puis à l’Empire (Rome). La passion des grands hommes est un instrument de la raison de l’histoire : par leurs conquêtes, ils participent sans le savoir à la raison de l’histoire.
XXe siècle
Hannah Arendt
HANNAH ARENDT est une philosophe allemande. Dans la Crise de la culture, elle explique que cette dernière provient d’une crise de l’autorité dans nos sociétés modernes. L’autorité est ce qui donne sa légitimité à une personne de pouvoir.