I. La diffusion des idées à partir du XVIe siècle

L'imprimante naissant en 1450, c'est alors tout naturellement qu'elle participe à la propagation plus funeste et simple des écrits historiques antiques. Ce progrès facilite l'émergence de nouvelles idées. C'est ainsi que naît "l'humanisme", sous les échanges d'écrivains intellectuels européens comme Montaigne et Rabelais en France.

Mais qu'est-ce que l'humanisme ? À l'origine, l'humanisme trouve son étymologie latine du mot "humanitas" signifiant "faire ses humanités". Autrement expliqué, une personne qui a étudié le latin et le grec ainsi que les textes antiques. L'humaniste est une personne qui croit en l'homme, qui a foi en lui et en sa capacité a sans cesse essayer de se perfectionner, notamment moralement. Selon le courant de pensée humaniste, l'Homme est au centre du monde.

L'humaniste est doté de plusieurs attributs :

  • Il dispose de la connaissance et de la raison : l'humaniste est un homme curieux, qui lit beaucoup.
  • Il est éduqué : l'humaniste ne s'arrête pas à ce qu'il ne connaît pas. Il cherche au-delà. Il étend ses qualités intellectuelles et morales. "L'humaniste cherche à être clair et compréhensible" avec l'utilisation de dictionnaires par exemple.
  • Il mène une réflexion politique approfondie : l'humaniste combat l'autoritarisme, la torture ainsi que les guerres. L'humaniste est une personne de paix.
  • Il remet en question la pensée religieuse : l'humaniste ne combat pas la religion, mais incite à la pratiquer de manière plus personnelle.

 

Exemple n°1

Rabelais présente dans sa célèbre oeuvre Gargantua de 1534 une pensée humaniste sur la société de son époque. En effet, il y évoque une multitude de sujets : la religion ou encore la guerre.

Exemple n°2

Dans les Essais de Montaigne rédigés entre 1580 et 1595, plusieurs réflexions personnelles sont menées sur une diversité de thématiques telles que la mort, la place de l'Homme dans le monde ainsi que l'éducation, etc.

 

II. Le siècle de la réflexion moraliste : le XVIIe siècle

Le courant de pensée au XVIIe siècle est celui de la pensée classique. En effet, à cette époque, les philosophes se questionnent sur les notions de vérité et de la place que l'Homme a dans l'Univers. Leurs réflexions se basent sur l'argumentation brève. L'image de "l'honnête homme" est défendue.

 

Les thématiques philosophies et religieuses qui amènent à se questionner sont ceux :

  • de la place qu'occupe l'homme dans l'Univers,
  • de la nature de l'âme humaine,
  • de la démonstration par preuves de l'existence de Dieu,
  • du questionnement sur la vérité du monde,
  • du questionnement de la grâce divine.

 

Au XVIIe siècle, des découvertes scientifiques ont lieu dégageant ainsi la théorie de l'héliocentrisme. Selon cette théorie, le Soleil est au centre de l'Univers. L'émergence de cette théorie a eu pour conséquence le questionnement sur les théories élaborées au cours de l'Antiquité et "la stabilité du savoir ainsi que de la notion de vérité". Le vrai est ainsi au coeur du raisonnement des penseurs du siècle. Par ailleurs, le libertinage émerge en parallèle de la théorie de l'héliocentrisme, remettant ainsi en cause la réelle existence de Dieu et une liberté de pensée indépendante de ce que proscrit la religion.

 

Le courant de pensée classique répond à l'adage : "plaire et instruire", utilisant ainsi diverses formes littéraires notamment l'apologue. L'apologue est une forme d'argumentation directe qui tout en divertissant le lecteur, l'instruit. C'est le cas par exemple, du conte ou de la fable.

 

Par ailleurs, la société est vivement critiquée par les penseurs par l'intermédiaire de la littérature.

 

Selon les penseurs, l'homme honnête est celui qui est instruit, gentil et éloquent. Il sait se contrôler et faire preuve de bonté. Il ne se laisse pas emporter par la passion.

 

III. Le siècle des Lumières : le XVIIIe siècle

Le "siècle est des Lumières" est connu pour incarner le siècle de la connaissance, du savoir qui se propagent et se répandent avec la contribution de philosophes comme Diderot, Rousseau, Montesquieu ou encore Voltaire. Le siècle des Lumières est le siècle de la raison qui éloigne ainsi la France et l'Europe de l'obscurantisme religieux. En raison de l'écriture de certains ouvrages très critiques sur la société ou la religion, certains philosophes s'exilent afin d'échapper à la prison.

 

Afin de diffuser leurs savoirs, les philosophes des Lumières sont fermement persuadés que l'instruction est la clé d'une société libre. L'écriture de l'Encyclopédie entre 1751 et 1772 est un condensé de tous les savoirs scientifiques et techniques des auteurs des Lumières. Diderot ainsi d'autres philosophes et écrivains ont participé à l'élaboration de cet ouvrage de combat politique.

 

En somme, afin d'éviter de se faire emprisonner et censurer, les philosophes des Lumières usent de la fiction pour diffuser leurs idées. Cette méthodologie a pour objet d'inciter le lecteur à raisonner par lui-même. Le roman ou encore le conte philosophique sont deux formes d'argumentation indirecte utilisées par les penseurs des Lumières.

 

Exemple

En 1759, est publié Candide ou l'Optimisme. Il s'agit d'un conte philosophique qui au travers du suivi des aventures et mésaventures du personnage principal, le jeune Candide, critique la société de l'époque en abordant plusieurs sujets notamment l'esclavage, la guerre et le fanatisme religieux tout en diffusant ses pensées philosophies avec par exemple, l'évocation de l'existence du mal et du bien, du bonheur et du malheur.