Le vote est finalement un comportement politique réclamé et obtenu, par certains électeurs, par ces mêmes professionnels. Ici, les électeurs se font donc entendre dans un cadre particulier : il s'agit de du split-ticket voting, c'est-à-dire le vote partagé.

En d'autres termes, l'électeur n'a pas forcément le même vote en fonction des élections auxquelles il participe. Ceci fut principalement étudié aux Etats-Unis dans la mesure où il arrive que plusieurs élections aient lieu le même jour. Au surplus, ce vote partagé a augmenté durant les années 1970 en corrélation avec une baisse de l'identification partisane chez les électeurs. Ce vote peut s'expliquer par plusieurs facteurs.


Différents facteurs au vote partagé

Il peut tout d'abord arriver qu'un parti offre des propositions plus ou moins favorables à tout ou tel poste. Aussi, les électeurs, favorables au partage des pouvoirs, ne votent pas de la même manière afin qu'un seul et même parti ne détienne pas l'ensemble des postes. Cela démontre finalement que le vote s'insère dans une structure politique caractéristique.


La France, favorable au vote partagé ?

Il n'en demeure pas moins que pour le cas de la France, il est rare que des élections multiples aient lieu en même temps. Cependant, pour l'année 1986, il y eut le même jour les élections législatives et régionales. Ici, les études effectuées ont montré que le vote fut de la même nature chez les électeurs français ; plusieurs explications permettent de mettre en avant ce phénomène en France. En effet, l'offre électorale a pu différer dans le cadre de ces deux élections puisque certains partis étaient présents à une élection et non à l'autre. De même, l'effet de l'amitié locale peut expliquer ce phénomène puisque fut mise en avant une prime aux notables locaux, c'est-à-dire le fait pour les électeurs de voter en faveur d'un ou plusieurs candidats fortement implantés au niveau local bien que ne faisant pas partie des réelles aspirations politiques des électeurs. Enfin, le mode de scrutin joue également dans ce constat. Ainsi, les élections à la proportionnelle peuvent l'expliquer en ce que dans le cas particulier des élections législatives, la petitesse des circonscriptions a joué un rôle non négligeable : la proportionnelle eut alors un effet moindre comparativement aux élections régionales. Il y eut aussi la mise en avant du vote utile dans le cadre des élections régionales, plus important que dans le cadre des élections législatives : ici, le scrutin dit "majoritaire" favorise considérablement le vote utile au regard du vote proportionnel.


D'autres facteurs relatifs à l'offre électorale

D'autres facteurs relatifs à l'offre électorale peuvent agir sur le vote final des électeurs. En effet, nous pouvons retenir le type d'élection visé : les élections de second rang vont avoir tendance à produire moins de votes utiles que les élections plus importantes en ce que les électeurs considèrent que les enjeux sont moins importants. De même, en fonction de la succession des élections, les votes seront différents. Ici, on peut relever les élections qui interviennent à mi-mandat présidentiel : ces élections particulières permettent aux électeurs d'attirer l'attention du gouvernement en place sur le message qu'ils souhaitent faire passer (de défiance surtout) par leur vote. Aussi, la structure de l'offre, et donc, le nombre de partis présents lors de l'élection intéresse le vote final des électeurs. Par ailleurs, nous pouvons noter l'identité politique moins importante chez les partis présents à l'élection ; aussi, il peut y avoir un changement de vote du fait du changement des partis politiques ; finalement, la personnalité des candidats peut influer sur le vote final des électeurs qui n'appartiennent pas nécessairement au parti de ce candidat.