Cependant, elle a aussi des impacts non négligeables sur la démographie, le niveau de vie, la pauvreté, l'environnement (pollution, réchauffement climatique, épuisement des ressources…). En effet, le rapport The Limits To Growth de 1970 met en évidence l'impossibilité d'une croissance infinie et que cette poursuite inconsidérée amènerait à l'effondrement de la civilisation.
I. Définitions
Il existe différentes définitions selon les théoriciens comme François Perroux ou Simon Kuznets par exemple.
Au sens conventionnel, la croissance économique correspond à la variation positive de la production de biens et de services (richesses économiques) dans une économie sur une période donnée, annuelle en général. L'indicateur utilisé pour la mesurer est le PIB (Produit Intérieur Brut) donc l'augmentation du PIB par rapport à l'année précédente. Ces composantes sont les dépenses de consommation des ménages, des institutions sans but lucratif, les investissements, les variations de stocks et le solde commercial. La différence entre les deux années donne la variation du PIB qu'on exprime en pourcentage.
Ce calcul a été créé suite à la crise de 1929 comme indicateur du revenu national pour mesurer les effets de la dépression économique qui a suivi le Krach boursier. Il mesure la richesse nationale, vue comme possibilité de satisfaire les besoins économiques par la consommation de biens et de services. En dehors du PIB, la croissance peut aussi se mesurer à travers la parité du pouvoir d'achat.
Ainsi, en France, le PIB par habitant était de 3 485 dollars internationaux en se basant sur l'indice de 1990 alors qu'en 1998, il était de 19 558 dollars soit 5 fois plus en 85 ans seulement.
Il existe deux types de croissance : la croissance extensive et la croissance intensive. La première correspond à une augmentation proportionnelle des facteurs de production, soit la production donc la croissance augmente de 10%, car les facteurs de production utilisés l'ont été également de 10%. La croissance intensive utilise la même quantité de facteurs de production, mais augmente la productivité du travail et/ou du capital. Par exemple, un ouvrier ne doit plus peindre 10 pièces en 1 heure, mais 15, soit une augmentation de la productivité de 50% parce que l'organisation du travail a été modifiée (Taylor) et donc optimisée ou par le progrès technique (machines qui facilitent le travail…). Cette dernière s'explique par le progrès technique qui permet d'améliorer l'efficacité des facteurs de production qui prend son origine à la révolution industrielle.
En effet, les théories qui expliquent la croissance s'accordent toutes sur le rôle de l'ensemble des facteurs de production avec le progrès technique comme primordial pour rendre capable une économie plus productive. C'est la productivité qui en découle soit l'augmentation de l'efficacité du processus de production.
II. L'avenir de la croissance
De nos jours, il existe un clivage sur l'avenir de la croissance, notamment en France. En effet, la moitié des Français mettent comme priorité absolue la croissance alors que l'autre moitié souhaite prioriser la préservation des ressources avec un modèle alternatif au capitalisme.
En effet, la croissance est souvent vue dans le collectif imaginaire comme positive (création d'emploi, pouvoir d'achat et richesses augmentés, finances publiques au beau fixe). En conséquence, la croissance nulle est perçue comme porteuse de hausse du chômage, de finances publiques et d'une solvabilité des ménages en berne.
Cependant, une partie des économistes s'oppose à cette recherche perpétuelle de la croissance. En effet même si le progrès aide à limiter les effets de la croissance sur l'environnement, elle reste un danger écologique, démographique et social sous sa forme actuelle. En effet, nos sociétés consomment les ressources de la Terre plus vite qu'elle ne peut se régénérer, soit la surexploitation, le surlabourage et le surpâturage des terres pour l'agriculture, l'utilisation excessive de l'eau douce (ressource rare et indispensable) et la surpêche.
Le travail (nombre de travailleurs et heures de travail effectuées) et le capital (machines, locaux...) sont les deux principaux facteurs de production. À ces derniers, les économistes rajoutent les ressources naturelles et l'entrepreneuriat comme troisième et quatrième facteur de production permettant la croissance.
De plus, la croissance doit son existence à plusieurs déterminants : « les richesses naturelles, l'environnement extérieur, la population, l'innovation au sens large, l'investissement, la connaissance et la cohérence du développement ».
Les théories de la croissance s'accordent toutes sur le rôle primordial du progrès technique en lien avec l'ensemble des facteurs de production. Cependant, aucune d'elles ne définissent l'origine du progrès et son lien avec le fonctionnement de l'économie.
Schumpeter met en avant l'innovation portée par les entrepreneurs comme origine de la croissance et de ses cycles (Kondratieff, Juglar, Kitchin). Le processus de l'économie donc de la croissance suit un concept de « destruction créatrice ».
Pour Harrod et Domar, la croissance est « sur le fil du rasoir » en expliquant qu'une croissance équilibrée repose sur le processus d'expansion qui doit respecter un taux précis en fonction de l'épargne et du coefficient capital de l'économie.
Le modèle de Solow-Swan repose sur l'hypothèse d'une productivité marginale décroissante du capital dans la fonction de production et que l'économie tendra vers un état stationnaire. La croissance de long terme n'est possible que par le progrès technique et non plus l'accumulation du capital.
La théorie de la croissance endogène se fonde sur l'hypothèse que le progrès technique est généré par la croissance comme processus qui s'auto-entretient.
III. Exemples de sujets de dissertation
- La baisse du chômage n'est-elle possible que par la croissance ? Existent-ils d'autres facteurs permettant sa réduction dans une optique de décroissance ?
Il convient de démontrer les liens et connexions entre la croissance et le taux de chômage.
- Comment allier qualité de vie donc croissance raisonnée avec la préservation de l'environnement ?
- Mettre en avant les limites de la croissance et les garde-fous pour éviter la destruction des ressources naturelles dans une optique de croissance raisonnable et raisonnée.
- La croissance économique n'est-elle possible que par les facteurs travail et capital ?
Définir les facteurs travail et capital et leur origine dans la croissance. Puis, démontrer qu'il existe des facteurs extérieurs (innovations, intervention de l'État…).
- La croissance permet-elle réellement de réduire les inégalités ?
Définir les connexions existantes entre la croissance et les inégalités. Développer les leviers et les mécanismes. Puis aborder les autres facteurs permettant la réduction des inégalités. Définir si ces facteurs ont un lien avec la croissance ou non.
- Comment l'accumulation du capital peut-elle être source de croissance ?
Démontrer les mécanismes qui permettent à l'investissement matériel ou immatériel d'être le moteur de la croissance. Il est possible de parler de l'amélioration des conditions de l'offre et de la demande.
- Quel est le rôle des institutions dans la croissance économique ?
Définir les institutions et leurs mécanismes d'action. Développer le rôle des brevets.