Grâce à la réaction rapide des autorités des deux côtés de l'Atlantique l'effondrement financier international a pu être contourné mais cela n'a empêché que l'économie mondiale plonge dans une forte récession qui a eu des effets dévastateurs sur la croissance globale.
La destruction de la richesse, la chute de production, la hausse du chômage et l'augmentation de l'endettement ont frappé aussi bien les pays avancés que certains pays avec des marchés émergents et en voies de développement.
Le G20 et le système monétaire international
Pour faire face à ce processus, les gouvernements ont mis en place des mesures vraiment exceptionnelles dans son empressement à soutenir le système financier, stimuler la demande afin d'éviter la récession, retrouver l'équilibre budgétaire et éviter la crise de la dette souveraine. Une coordination internationale a été nécessaire dans les premiers stades de la crise. Le cadre choisi pour faciliter cette tâche fut le G20 qui, depuis, semble être devenu, pas sans objections, l'organe préféré de gouvernance économique du système internationale.
Au sein du système monétaire international, trois évolutions peuvent être soulignées :
- la formation d'une zone monétaire régionale en Asie,
- l'émergence d'un embryon de gouvernance mondiale centrée sur le FMI
- le multilatéralisme des rapports de force
Mais ces problèmes macroéconomiques n'ont pas été abordés par le G20, qui s'est limité à la réglementation financière. De nombreuses lacunes du système de réglementation financière ont contribué au déclenchement de la crise actuelle. Premièrement, la réglementation et la surveillance sont dominées par la logique microprudentielle, au détriment des préoccupations macroprudentielles (hypothèse selon laquelle le contrôle du risque par les banques garantit la stabilité du système).
Une nouvelle ère et les grands défis de la gouvernance mondiale
Nous sommes au seuil d'une nouvelle ère, avec la possibilité de forger une nouvelle éthique mondiale et d'atteindre des droits de l'Homme pour tous, revivifier les institutions multilatérales et tirer parti des idées, des talents et ressources des acteurs étatiques et non étatiques. Pour répondre aux défis de notre temps il faut surmonter les divisions profondes qui génèrent la crise actuelle de la gouvernance mondiale.
Trois sont les grands défis et opportunités actuels de la gouvernance mondiale :
- les zones fragiles et touchés par les conflits,
- la gouvernance climatique
- l'économie mondiale hyperconnectée.
Dans tous les cas, de par sa portée et ses effets, la crise de 2008 a constitué un point d'inflexion dans la marche de l'économie internationale. La crise a mis en évidence la nécessité d'entreprendre des réformes profondes pour atténuer les niveaux du risque systémique avec lequel opère le système financier international et de doter l'économie mondiale de mécanismes de gouvernance adéquats aux conditions du système.