Ces œuvres ont des influences baroques et classiques. Ce sont surtout des tragédies, des comédies ou des tragi-comédies. De nos jours, c’est une référence incontournable de la littérature et l’un des auteurs les plus joués au monde.
I. Sa biographie
1. Sa vie
Pierre Corneille (6 Juin 1606 - 1 Octobre 1684) est issue d’une famille de la bourgeoisie de robe . Le berceau de Sa famille se trouve à Conche en Ouche où son arrière-grand-père possédait un atelier de tannerie depuis 1541. Ils étaient surtout des agriculteurs et des marchands tanneurs.
Il fit des études de droit comme tous les membres de sa famille et il prêta serment comme avocat le 18 Juin 1624 au Parlement de Rouen. Il occupa un poste dans les offices à Rouen.
En 1628, il reçut de son père deux offices d’avocat du roi, au siège des Eaux et Forêts et à l'amirauté de France à la Table de marbre de Rouen. Il renonça à plaider et ne continua son métier d’avocat que par nécessité financière. Il se tourna comme beaucoup de diplômés en droit vers l’écriture et le théâtre qui lui permit de renouer avec ses qualités d’orateur.
Il occupa du 22 Janvier 1647 à sa mort le fauteuil 14 de l’Académie française. Il repose à l’église Saint-Marcoul de Monceaux-l’Abbaye.
2. Ses particularités et hommages
Son nom donna l’adjectif « cornélien » qui évoque soit les héros ou tragédies de Pierre Corneille soit pour désigner une opposition irréductible entre une option émotionnelle (amour, affection…) et une option pragmatique de devoir (moral, religieux…). Les héros de Corneille se retrouvent toujours face à un dilemme cornélien.
Son ancien collège, devenu lycée Corneille, lui permit de découvrir sa passion pour l’éloquence stoïque et la pratique théâtrale.
Beaucoup d’hommages lui ont été fait au cours des siècles passés après sa mort :
• Un portrait est exposé au musée Carnavalet du peintre François Sicre.
• La ville de Rouen inaugura en 1834 une statue qui se trouve depuis depuis 1957 devant le théâtre des Arts. De même que dans le hall de l’hôtel de ville de Rouen, une statue en marbre blanc de Jean-Pierre Cortot y trône.
• D’autres statues sont exposées au palais du Louvre et sur la place du Panthéon ainsi qu’une pièce consacrée à son mannequin en cire au Musée Jeanne d’Arc.
• Il eut plusieurs fois son effigie gravé sur des médailles, notamment lors du bicentenaire de sa mort en 1873 par Borel.
• Il fut aussi l’effigie du timbre de 1937 pour le tricentenaire de sa tragédie célèbre Le Cid et la création d’une statue en bronze de Duparc qui se trouve dans la cour du Lycée Corneille.
• En 1964, il fut l’effigie des billets de 100 francs jusqu’à son remplacement en 1979 par le peintre Delacroix et le retrait de ses billets en 1986.
Il inspira aussi de nombreuses œuvres comme Stances du Cid, Ouverture du prologue de Polyeucte pour le Collège d’Harcourt et Andromède de Marc-Antoine Charpentier. De même que des opéras sur Le Cid comme Chimène ou Le Cid d’Antonio Sacchini de 1773.
II. Ses œuvres
Voici ses 32 nombreuses œuvres de théâtre : « Mélite (1629), Clitandre ou l’Innocence persécutée (1631), La Veuve (1632), La Galerie du Palais (1633), La Suivante (1634), La Place Royale(1634), Médée (1635), L’Illusion comique (1636), Le Cid (1637), Horace (1640), Cinna ou la Clémence d’Auguste (1641), Polyeucte (1642), Le Menteur (1644), La Mort de Pompée (1643), Rodogune (1644), La Suite du Menteur (1645), Théodore (1646), Héraclius (1647), Don Sanche d’Aragon (1649), Andromède (1650), Nicomède (1651), Pertharite (1651), Œdipe (1659), La Toison d’or (1660), Sertorius (1662), Sophonisbe (1663), Othon (1664), Agésilas (1666), Attila (1667), Tite et Bérénice (1670), Pulchérie (1672) et Suréna (1674) ».
1. L’essence de ses œuvres
Ses débuts étaient surtout des comédies (Mélite) puis des tragi-comédies (L’Illusion Comique, Le Cid) dont des mythologiques (Médée) avant de se tourner vers les tragédies historiques (Horace, Cinna, Héraclius).
Ses pièces sont empreintes d’une puissance émotionnelle et réflexive innovante qui modernisent la tragédie. En effet, ses personnages sont des âmes fortes qui se retrouvent devant des choix moraux cornéliens.
Par exemple, Auguste qui préfère la clémence à la vengeance, Rodrigue qui se retrouve devant un dilemme entre amour et honneur familial. Les hommes sont pleins de fougue et sont souvent associés à des figures paternelles nobles. Mais qui laissent toute sa place aux personnages féminins emplis de sentiments.
Son style est aussi marqué par des alexandrins rythmés qui renforcent la bravoure des personnages et à ses maximes percutantes comme « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » ou encore « Dieu ne veut point d’un cœur où le monde domine ».
Ses tournures reflètent les valeurs de son siècle comme l’honneur, le pouvoir, la guerre civile ou les luttes de trône.
2. Œuvres principales
Ses œuvres principales sont Médée (1635), L’illusion comique (1636) et le Cid (1637).
Médée est une tragédie en 5 actes qui est inspirée de la pièce de Sénèque et d’Euripide.
C’est l’histoire de la magicienne Médée, répudié par son mari et père de ses deux enfants, Jason. Le roi de Corinthe, Créon, la condamne à l’exil et accepte le mariage de Jason avec sa fille Créuse dont Égée en est aussi amoureux. Suite à cette humiliation, Médée brûle Créuse et Créon avec une robe enchantée en sacrifiant ses enfants sur l’autel de la vengeance. Médée s’enfuit et Jason se suicide.
L’illusion comique est aussi en 5 actes. C’est sa 8ème pièce de théâtre qui marqua sa carrière qui pris un tournant dirigé alors uniquement vers les tragédies ou presque. De plus, elle représente tous les genres théâtraux avec un premier acte qui un prologue pastoral, suivi des 3 actes qui forment une comédie imparfaite qui évoluent vers une tragi-comédie empreinte de rivalités, d’emprisonnement et de mort. Le dernier acte est l’apogée de la tragédie tout en créant un ensemble qui tient de la comédie. Avec une pointe de parodie notamment dans la critique des jeux d’acteurs souvent surjoués de l’époque.
C’est l’histoire de Pridamant qui cherche son fils qu’il n’a plus vu depuis 10 ans. Il se retrouve dans la grotte d’un magicien qui lui montre les moments de la vie de son fils qu’il n’a pas connu.
Le Cid est une pièce tragi-comique écrite essentiellement en alexandrins.
Elle raconte l’histoire de deux pères qui souhaitent unir leurs enfants Rodrigue et Chimène qui s’aiment. Malheureusement, le père de Chimène est jaloux du père de Rodrigue qui obtient le poste de précepteur du Prince et lui donne une gifle de mécontentement. Son âge avancé ne lui permet pas de se venger lui-même, il demande donc à son fils qui est déchiré entre l’amour et le devoir. Il finit par tué l’offenseur de son père qui incita Chimène par devoir aussi de demander sa tête au roi et de refouler tout sentiment pour lui. Mais entretemps il devint un héros national et obtient le pardon du roi. Chimène insiste, tout de même pour un duel entre Rodrigue et Don Sanche qui l’aime aussi. Ce dernier perdit et Rodrigue obtient ainsi la main de Chimène.