La poésie de Senghor
1. Femme noire
2. Joal
3. Le masque nègre
La poésie de Senghor
L'oeuvre poétique de Senghor est construite sur l'aspiration de bâtir, un jour, une civilisation universelle qui soit capable de réunir la multitude de traditions bien au-delà des différences. Il ne cesse pas, tout au long de sa vie et son oeuvre, d'approfondir la notion de négritude.
Le recueil Chants d'ombre a été publié en 1945 et marque, en quelque sorte, l'apothéose de la poésie noire. Ensuite, l'écrivain complétera son mouvement sur la négritude avec d'autres oeuvres, des essais et des multitudes de discours culturels, mais aussi poétiques.
Essayons de voir ici de plus près 3 des poèmes qui composent le recueil Chants d'ombre :
1. Femme noire
Dans ce poème, Senghor salue la beauté des femmes africaines, c'est par le biais des louanges aux beautés qui incarnent la femme idéalisée que le poète parvient à rendre hommage à la culture noire. Une culture et une identité à part entière et légitime.
Comme nous l'avons déjà dit précédemment, ce poème s'inscrit dans le courant de la négritude, mouvement qui a vu le jour pendant l'entre-deux-guerres et dont Senghor est un des principaux instigateurs.
Par l'éloge de la beauté de la femme africaine, de la femme noire, Senghor fait comme d'autres célèbres écrivains qui ont voulu chanter les splendeurs des femmes.
Enfin, nous pouvons affirmer que ce poème est une ode aux femmes, un endroit où l'écrivain présente ses idées au travers d'une multitude de comparaisons et de métaphores.
2. Joal
Joal est un poème au travers duquel Senghor partage avec les lecteurs ses souvenirs du Sénégal, de son Sénégal. En réalité, Joal est le lieu parfait pour l'écrivain pour transmettre ces sentiments entrecroisés et la dualité qui s'installe bien souvent chez les Africains qui viennent en Europe pour réaliser leurs études.
C'est par les « Je me rappelle... », mais aussi par l'utilisation d'un lexique très caractéristique du français de l'Afrique comme « signares » ou « griots » que Senghor imprègne le poème de ses souvenirs de sa ville de naissance : Joal. Il y évoque aussi l'Europe, comme à la fin du poème « Quelle marche lasse le long des jours d'Europe où parfois Apparaît un jazz orphelin qui sanglote, sanglote, sanglote » ce qui témoigne d'un déchirement, une sorte d'entre-deux.
Joal est, sans doute plus que tout autre poème, l'image de deux cultures croisées.
3. Le masque nègre
Dans Le masque nègre, Senghor décrit le visage d'une femme noire. Il s'agit d'un visage qui a l'air immobile et que l'on pourrait confondre avec une statue ou avec une peinture. En même temps, c'est ce visage qui permet à l'écrivain de parler de ses origines. Ce poème est dédié à Picasso pour qui l'écrivain avait une grande admiration. En 1972, Senghor lui a consacré une exposition à Dakar et lui a dédié ce poème. Tous les deux avaient décidé de rompre avec la réalité pour faire appel à une réalité basée sur la conception et non pas la vision, d'où le cubisme de Picasso et ce masque immobile de Senghor pour parler de la négritude.
Sources : Académie française, Un jour un poème
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