Le lac de Lamartine est un poème écrit en 1820. Il est paru dans les Méditations poétiques et ce poème est considéré par beaucoup comme l’un des fleurons de la poésie française. Il fut inspiré par la liaison amoureuse qu’avait Lamartine avec sa bien-aimée Julie Charles entre 1816-1817. Malheureusement, cette femme fut atteinte d’un mal incurable qui l’emporta en 1817. Sur ce poème, il se questionne sur la vie et le bonheur. On peut se demander alors : comment ce poème transmet-il les émotions provoquées par l’absence de l’être aimé ?
Après l’introduction, on fait deux ou trois grandes parties (axes) composées de deux ou trois sous parties.
Axe 1. La fuite du temps et l’impuissance de Lamartine face à son écoulement
Sous partie 1. L’écoulement du temps
La fuite du temps est le thème principal de ce poème. Le temps est un sujet très courant dans la poésie, Ronsard par exemple utilise ce thème dans nombre de ses poèmes. On remarque « nuit », « jour » qui sont des indicateurs de moments puis des indicateurs de durée « heures », « années ». Tout le long du poème le temps est représenté par l’eau : « Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges », « jeter l’ancre un seul jour ». Ce passage signifie qu’on ne peut arrêter le temps. Pour cela, il indique qu’on ne peut pas jeter l’ancre.
De plus l’idée de l’eau qui coule comme le temps est parfaitement exprimé à « suspendez votre cours », « le temps n’a point de rive ; il coule ». Au vers 21, nous avons une personnification du temps Lamartine parle au temps comme s’il était une personne « Ô temps ! suspends ton vol ».
Sous partie 2. L’impuissance de l’homme face à la rapidité de l’écoulement du temps
Plusieurs expressions évoquent l’impuissance de l’homme face à cette fuite du temps.
Les enjambements en fin de strophe semblent transmettre la sensibilité du poète au lecteur. Ce dernier devient sensible à la rapidité des moments de joie « rapides délices », « heure fugitive », « le temps m’échappe et fuit ». Cette dernière expression semble très efficace, très « percutante », le lecteur ressent ainsi l’émotion du poète. On a également « rapides » « vitesse » qui accentuent une nouvelle fois la rapidité de l’écoulement du temps. Les termes « poussés » et « emportés sans retour » montrent l’impuissance de l’homme face au temps. L’expression « en vain » dans « mais je demande en vain quelques moments encore » montre toujours qu’il est impuissant face au temps. L’expression « Ô temps ! suspends ton vol » est en fait une allégorie temps-oiseau comme si Lamartine voulait que l’oiseau se pose et se repose comme pour suspendre le temps. Lamartine utilise plus loin le registre lyrique, il désire profiter de l’instant présent « aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive », « hâtons-nous, jouissons ». Le lac montre bien que Lamartine est impuissant face à la fuite du temps, cependant nous allons voir maintenant si la nature, elle, est insensible face à l’écoulement du temps.
Axe 2. Le pouvoir de la nature et la jalousie de Lamartine envers elle
Sous partie 1. La nature omniprésente
La nature est omniprésente dans ce poème, comme en témoigne le titre de cette poésie. Deux images de la nature sont présentes dans ce poème, l’image végétale « sapins », « coteaux », « forêts », « roseaux », mais aussi l’image minérale « rochers », « grottes », « rocs ». Les termes « vent », « zéphyr » représentent l’air et l’expression « roches profondes » représentant la terre. En utilisant des éléments de la nature, Lamartine n’a pour but que d’imager et de représenter les émotions qu’il ressent. Les flots sont « harmonieux » quand Lamartine se rappelle les bons moments passés avec Julie Charles, mais quand le poète se lamente du temps qui passe, le roseau « soupire » et le vent « gémit ».
Ce poème nous montre également une nature idéalisée. Le lac est personnifié « tu la vis s’asseoir » ou encore « le zéphyr qui frémit et qui passe ». On voit un questionnement posé au lac, Lamartine tutoie le lac, « Un soir’, t’en souvient-il ? ». Il y a une utilisation d’expressions élogieuses envers la nature « tes flots harmonieux », « beau lac », « belle nature ». Cependant, la nature peut aussi refléter un aspect inquiétant « orages », « noirs sapins », « rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! ».
Sous partie 2. La jalousie de Lamartine envers la nature
Mais la nature garde aussi les souvenirs des moments de bonheur qu’ont passés Lamartine et Julie Charles comme le montre l’expression « Ô lac » et plus loin « tu la vis s’asseoir ». Le lac était pour Lamartine le cadre du bonheur passé « flots harmonieux », « flots chéris ». Finalement, on remarque qu’à la fin du poème, c’est bien toute la nature qui conserve le souvenir des bons moments entre Lamartine et Julie Charles « Gardez de cette nuit, gardez, belle nature », « au moins le souvenir ! ». L’expression « vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir » confirme une certaine jalousie que Lamartine envie à la nature. Le temps n’a quasiment aucune emprise sur la nature contrairement à Lamartine. La nature peut garder le souvenir de l’être aimé de Lamartine, le poème se finit d’ailleurs sur le terme « aimé » que toute la nature semble scander.
On termine le commentaire par une conclusion qui reprend les grandes idées de la réponse et répond aussi à la problématique de départ.
Le Lac est donc une réflexion sur le temps qui s’écoule échappant ainsi à Lamartine qui regrette ses souvenirs et plaint la nature sur qui le temps n’a pratiquement pas d’effets. Il constate avec tristesse et amertume qu’il est impossible malheureusement de revivre les bons moments du passé. La nature qui a été témoin de ce bonheur du passé conserve ces souvenirs. Le lecteur ressent les émotions de Lamartine de l’absence de l’être aimé en lisant ce poème.