Notions principales relatives à ce sujet
La nature
La notion de nature peut avoir plusieurs sens. La nature peut correspondre à l’ensemble des espaces et des êtres qui n’ont pas été créés ou transformés par l’homme par opposition à ce qui est artificiel ou culturel. La nature, c’est aussi ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est ou ce qui la définit.
La liberté
La liberté, c’est d’abord une notion métaphysique. Il s’agit alors de savoir si l’homme est libre ou déterminé par des contraintes qu’il ne maîtrise pas dans son attitude, ici, face à la nature. Un tel pouvoir de la nature sur l’homme est difficilement démontrable et semble déroger aux lois de la nature auxquelles l’homme est soumis et dont l’acceptation relèverait cependant du fatalisme.
Le fatalisme
Dérivé du latin fatum, le destin, le fatalisme est une doctrine qui estime que le cours des événements ne peut pas être modifié ni par l’intelligence, ni par la volonté humaine. Aujourd’hui, cette doctrine prend un caractère catastrophique dans la pensée écologique qui pense qu’il est trop tard pour sauver les êtres humains des ravages causés à la planète par l’industrialisation.
Auteurs
Mill, Descartes, Lucrèce, Jonas
Théories
Mill
L’idée de la nature chez Mill renvoie au système entier des choses, à l’univers et à ses lois. Une telle conformité de l’homme à la nature n’a rien avoir avec le bien et le mal. Il faut plutôt envisager le terme nature par opposition à artifice.
Descartes
Dans le « Discours de la méthode » (1637), Descartes met en lumière l’utilité de la connaissance pour améliorer le bien-être humain, le libérer des contraintes naturelles.
Lucrèce
Selon Lucrèce, seule la connaissance de la nature peut nous libérer de nos craintes, de nos doutes à son égard. Il évoque un univers entièrement constitué de matières et les phénomènes comme les catastrophes naturelles qui peuvent trouver une explication grâce aux sciences physiques.
Jonas
Selon Jonas, l’être humain doit développer une éthique de la responsabilité pour faire face aux catastrophes naturelles. Il pense que la civilisation de la technologie est fondée sur la destruction de la nature.
Définition des termes du sujet
Hostile
Hostile se dit de ce qui représente un danger pour nous, ce qui nous veut du mal. Le terme hostile désigne un ennemi.
Être
Pour ce sujet, le verbe être indique ce qui est, ce qui existe réellement, ce qui est affirmé.
Problématique proposée
De nos jours, nous avons plutôt tendance à nous demander si ce n’est pas l'homme qui est hostile, voire dangereux pour la nature. Or, ici le sujet pose tout le contraire et implique a fortiori de s'interroger sur la relation qui unit l'homme à la nature. Cependant, considérer la nature comme hostile, cela revient à lui prêter des intentions qui lui sont peut-être étrangères. Il est peu probable que la nature puisse même en avoir.
Dès lors, il convient de se demander si la nature ne nous apparaît pas hostile à cause de l’ignorance des êtres humains concernant les mécanismes naturels.
Suggestion de plan
Partie 1 – La nature nous est hostile
Les maladies, les catastrophes naturelles et les conditions climatiques extrêmes mettent souvent l’homme à l’épreuve. Ces événements rappellent que la nature peut être dangereuse pour l’existence humaine. Cependant, considérer la nature comme étant hostile implique de lui attribuer des intentions malveillantes. Selon Mill, il est impossible pour l’homme d’être contraint à observer les lois de la nature puisqu’il y est soumis. Le mot nature désigne les choses telles qu’elles seraient sans intervention humaine. C’est l’univers et ses lois. L'homme est un être de culture qui a dû modifier la nature pour satisfaire ses besoins ou inventer la médecine pour se prémunir des virus qui y évoluent. La culture vise à dépasser ou à maîtriser cette hostilité. L'homme devient, dès lors, le maître et le possesseur de la nature(Descartes, Discours de la méthode). Cette maîtrise, d’apparence prédatrice, a pour but d’améliorer nos conditions de vie. Nous semblons ainsi plus hostiles que la nature. Et, en réponse à cela, la nature pourrait chercher à se venger de nous.
Partie 2 – La nature est indifférente
Néanmoins, la nature n’a pas d’intention de vengeance, elle est indifférente. Elle est ni bienveillante, ni malveillante. Les phénomènes naturels suivent des lois physiques et biologiques indépendamment des besoins humains. La nature ne nous a pas envoyé le Covid-19 pour se venger de notre attitude à son égard. Cette nature vengeresse était une croyance répandue chez les Anciens. Ainsi que l’écrit Lucrèce, « il faut dissiper ténèbres et terreurs de l’esprit ». Il faut évincer les craintes des hommes. Ce n’est pas aux superstitions religieuses, aux merveilles de l’imagination qu’il faut s’en remettre pour apaiser les craintes des hommes. Ce qu’il faut, c’est bien voir la nature et en rendre raison » : observer les phénomènes naturels, puis raisonner.
Partie 3 – L’homme serait davantage hostile à la nature que l’inverse.
C’est donc notre interprétation humaine qui projette des notions d’hostilité. Cette hostilité pousse l’homme à se dépasser. Des défis naturels ont inspiré d’innombrables avancées technologiques et médicales. La nature n'a pas de but précis, seul l'homme se fixe des fins, seul lui pourrait avoir des intentions malfaisantes à son égard. Il détruit la planète pour s'enrichir. L'appât du gain est plus fort que tout. La nature humaine est insatiable. Selon Jonas, en agissant de la sorte, les êtres humains mettent en danger leur propre survie. Ils devraient renoncer à leur toute-puissance pour assurer la multiplicité des formes de vie. Ce n'est pas la nature qui est hostile à l'homme, mais la nature humaine qui est hostile à la nature.
En conclusion
Au lieu de considérer la nature comme hostile à l’homme, de rester dans l’ignorance de ses mécanismes naturels, nous devrions la voir comme un puissant terrain d’apprentissage et de croissance.
Sources :
· Andrieu, F., Navarro, P., (2017), Objectif BAC, Hachette éducation.
· Lamouche, F., Rosset, A., Cerqueira, S., (2020), Bescherelle Philo, Hatier.