Jean Giono est un écrivain français du 20e siècle, Le Hussard sur le toit est publié en 1951. Il s’agit d’un roman que l’on peut à la fois qualifier d’historique et d’initiatique. Le roman suit les aventures du héros, Angelo Pardi, un jeune hussard piémontais. 

L’histoire se déroule au 19e siècle, dans un contexte où la Provence dans laquelle le héros évolue est infestée par le choléra. 

Les récits de l’auteur sont réputés pour la mise en avant de la nature et de l’humanité dans son sens le plus global. Dans cette œuvre, Jean Giono incorpore diverses notions comme le lyrisme, mais aussi le réaliste et la réflexion philosophique, tout cela sur le sujet de l’humain, et plus précisément sur la condition humaine. 

Dans cette analyse, nous parlerons de l’œuvre comme d’un roman d’initiation et d’aventures. Dans une deuxième partie, nous nous concentrerons plus particulièrement sur le héros, romanesque et idéaliste. Enfin, nous analyserons le style de l’œuvre, qui peut être à la fois considéré comme enthousiaste et sensible.

 

Le Hussard sur le toit : entre aventure et apprentissage initiatique

Le Hussard sur le toit apparait principalement comme étant un roman d’aventures. Toutefois, il ne s’agit pas uniquement de cela, puisque l’histoire raconte également un désir d’apprentissage fort du personnage, ce qu’il est convenu d’appeler une quête initiatique. 

Angelo est le héros du roman. Dans son histoire, il est exilé, seul, dans une région considérée comme hostile. Il doit se débrouiller seul dans un monde perverti par la mort, les contaminations diverses dues à la maladie, mais aussi par la méchanceté des hommes et la trahison. 

D’une certaine manière, le parcours d’Angelo est marqué par l’apprentissage de la vie. Le personnage est sensible et naïf, il évolue dans son idéal et se retrouve face à une vision de la vie plus pragmatique, plus réaliste, ce qui va lui apporter des déconvenues, mais aussi une certaine forme d’apprentissage. 

Par ailleurs, Angelo est confronté à la maladie, puisque le choléra fait rage, il est omniprésent. Pour le jeune homme, le choléra représente une menace à laquelle il faut faire face coûte que coûte, puisqu’il est impossible de lutter contre. Dans l’œuvre, Angelo montre beaucoup de courage, mais apparemment également comme étant isolé du reste du monde. Lorsqu’un grand nombre de gens vont paniquer, réagir de manière souvent égoïste, Angelo sait faire preuve d’empathie et d’humanité. 

Angelo trouve un refuge sur les toits, cela lui permet d’échapper à la fois aux malades mais aussi aux gens. Il décide de s’échapper du monde afin de pouvoir étudier la situation, l’observer de haut et prendre un maximum de recul pour pouvoir agir. 

 

Angelo, comme héros solitaire, romanesque et idéaliste

Angelo fait preuve de beaucoup d’idéalisme, tout au long du roman. Il possède des principes qui sont stricts, il aime les gens, il fait preuve de beaucoup d’humanité, et ce, malgré les difficultés rencontrées et la situation désastreuse. 

Lorsque les gens autour de lui font preuve d’égoïsme pour survivre envers et contre tout, il refuse de céder à ces travers et agit avec courage, en aidant les malades, malgré les risques de contagion.

S’établit alors dans l’œuvre un paradoxe entre la lâcheté des individus et le courage du héros. 

Dans le contexte, Angelo est en exil politique, il est donc un étranger en Provence, il est d’autant plus isolé. Angelo est un noble, il ne fait pas partie du même monde que ceux qui l’entourent. Les événements qui se succèdent alors renforcent son goût de l’indépendance. 

Au fur et à mesure du texte, Angelo évolue, car il apprend que les idéaux qui le submergeaient jusqu’alors n’ont pas vraiment lieu d’être dans la société qu’il voit, et il est alors obligé d’accepter que le monde apparaisse comme étant complexe, plus que ce qu’il ne l’imaginait. Il rencontre Pauline de Théus, qui elle-même fait preuve de courage et qui sortira Angelo de sa solitude extrême. 

 

Un style à la fois enthousiaste et sensible 

L’auteur utilise dans son roman une écriture considérée comme riche, mais aussi comment particulièrement emplie d’images de toutes sortes, et cela apporte une dimension particulière au roman, une intensité qui plonge le lecteur dans l’action. 

Dans son roman, Giono écrit avec une approche qui se veut poétique, mais qui dépeint également un réalisme transcendant et dur. 

Des détails sont donnés sur les conséquences et les ravages du choléra, tout en abordant les problématiques avec une approche poétique, en faisant apparaitre la beauté du monde. La beauté des paysages va contraster fortement avec les ravages causés par la maladie. 

Giono parvient à rendre la lecture de l’œuvre très dynamique, en alternant avec des descriptions longues et des phrases très courtes mais très poignantes sur la maladie, mais aussi sur la beauté du monde. La dynamique de l’ensemble donne un rythme d’aventure à l’intégralité du roman, le lecteur va bien noter l’évolution du personnage principal à la fois physique mais aussi psychologique. 

Enfin, Giono axe son écriture sur une forte présence de sensations, les sens sont en effet vraiment mis en valeur, l’odeur qui règne, décrite comme étant pestilentielle, mais aussi la chaleur, accablante et la vision, avec un nombre incalculable de morts. Tout est mis en avant pour que le lecteur se sente complètement immergé dans l’histoire.

 

Conclusion  

L’œuvre de Jean Giono se classe par conséquent dans les romans d’aventures, certes, mais pas uniquement. L’expérience qui est offerte aux lecteurs est immersive, psychologique et sensorielle. A travers l’histoire d’Angelo se cache une réflexion sur la vie, sur le changement propre à l’individu et sur la faculté de survivre seul dans un monde à la fois hostile et malade. Le héros incarne le courage, l’humanité, qu’il conservera même au milieu du chaos. 

L’auteur nous offre un style à la fois poétique et philosophique, sans oublier la mise en avant d’un réalisme poignant, qui donne à l’ensemble de l’œuvre une dimension mythique. Il s’agit incontestablement d’une des principales œuvres du 20e siècle. 

 

https://www.lepetitlitteraire.fr/analyses-litteraires/jean-giono/le-hussard-sur-le-toit/analyse-du-livre

https://www.devoir-de-philosophie.com/litterature/jean-giono-le-hussard-sur-le-toit-commentaire