Voici l'analyse de la scène X de l'acte III de l'oeuvre de Molière.
Découvrez notre méthodologie pour tous vos commentaires de texte.
En premier lieu, établir au brouillon un tableau des procédés avec leur interprétation :
Procédés littéraires => Interprétation
- « de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume » = gradation => Désigne l’égo du médecin
- « Je dédaigne m’amuser », « menu fratas », « maladies ordinaires », « bagatelle », « fiévrotte » = champs lexical du mépris, de la condescendance => Désigne la condescendance de Toinette à l’égard des patients qu’elle soigne
- « de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydopisies... » = énumération
- « c’est là que je me plais, c’est là que je triomphe » = hyperbole => Souligne l’orgueil, l’ambition excessive de gloire du médecin
- « Vous rendre service » => Expression contradictoire par rapport au propos tenus précédemment
- « Donnez-moi votre pouls », « que l’on batte comme il faut », « Ah ! Je vous ferai bien aller comme vous devez », « l’impertinent » = champs lexical de l’autorité, du militaire = comique de mots => Ordres
- « Qui est votre médecin ? » « Cet homme-là » => Vise à discréditer Monsieur Purgon
- « Il dit que c’est du foie ; et d’autres disent que c’est la rate » = répétition du verbe « dire » et parallélisme => La médecine est une science exacte mais l’utilisation répétée du verbe dire tend à montrer que la médecine se base sur des avis, des opinions
- « C'est du poumon que » = comique de situation => Souligne le fait que Toinette a l’air de savoir ce qu’elle dit et est certaine de ses mots. Mais le spectateur sait pertinemment que Toinette n’est pas un vrai médecin
- « Douleurs de tête », « voile devant les yeux », « maux de cœur », « tous les membres », « douleurs dans le ventre » => Description des symptômes d’Argan qui n’ont rien à voir avec le diagnostique de Toinette « le poumon » = effet cocasse qui fait rire
- Réponse de Toinette : le poumon => Diagnostic presque automatique qui sous-entend que peu importe les symptômes d’Argan, c’est le poumon qui est à l’origine de ses maux
- « Boire un peu de vin », « un petit sommeil » = acte de la vie quotidienne => Interrogation de Toinette sur les habitudes d’Argan qui ne s’appuie par sur un protocole médical certains mais sur des gestes nécessaires de l’être humain
- « potage », « volaille », « veau », « bouillons », « œufs frais », « des petits pruneaux », « vin fort trempé » = champs lexical de la nourriture, des aliments => Le spectateur s’attend à une énumération de médicaments visant à soigner Argan mais à la place, il est question d’une énumération d’aliments
- Répétition du mot « ignorant » => S’inscrit dans le registre de la farce
- « Ignorantus, ignoranta, ignorantum » => Toinette amorce le traitement d’Argan en imitant le médecin
- « il faut » => Désigne une prescription, une recommandation qui crédite les paroles de Toinette
- « qui est trop subtil », « bon gros porc », « de bon fromage de Hollande », « pour coller et conglutiner » = utilisation d’adjectifs et de propositions subordonnées relatives et de but => Ce traitement est une farce. Utilisation des adjectifs bon et gros ne sont pas conformes à un vocabulaire de médecin
- « Du gruau et du riz et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner » = rimes => Traitement de Toinette devient une chanson
Rédaction
I. La critique du personnage de médecin
A. Le médecin, un personnage arrogant
Toinette commence son propos par une gradation : « de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume » ce qui révèle l’égo dantesque du médecin et son envie d’éblouir son patient.
Par ailleurs, l’utilisation du champs lexical de la condescendance : « Je dédaigne m’amuser », « menu fratas », « maladies ordinaires », « bagatelle », « fiévrotte » souligne le mépris que peu avoir le médecin à l’égard de son patient.
En somme, Toinette énumère des maladies potentiellement mortelles « de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydopisies... » en utilisant l’adjectif « bonnes ». L’emploi de cet adjectif vise à exprimer la satisfaction du médecin qui peut voit son patrimoine financier accroitre avec des maladies aussi graves.
L’hyperbole « c’est là que je me plais, c’est là que je triomphe » souligne l’orgueil, l’ambition parfois excessive du médecin.
La tirade de Toinette s’arrête par l’expression « Vous rendre service ». Expression paradoxale au regard des propos tenus par cette dernière précédemment.B. Le médecin, un personnage autoritaire
Sur un ton autoritaire, Toinette demande à l’impératif de lui donner son pouls « Donnez-moi votre pouls ». Elle prend alors la carrure d’un vrai médecin sûr de lui.
En somme, Toinette utilise un registre militaire, ce qui crée un comique de mots « que l’on batte comme il faut », « Ah ! Je vous ferai bien aller comme vous devez », « l’impertinent ».
En outre, à la question réthorique « Qui est votre médecin ? », Argan répond « Cet homme-là », de sorte à discréditer Monsieur Purgon, le médecin d’Argan.
Par ailleurs, lorsque Toinette interroge Argan, ce dernier répond que « Il dit que c’est du foie ; et d’autres disent que c’est la rate ». La médecine est par sa essence une science exacte mais l’utilisation répétée du verbe dire tend à montrer que la médecine se base sur des avis, des opinions. Enfin, l’expression « C'est du poumon que » souligne le fait que Toinette a l’air de savoir ce qu’elle dit et est certaine de ses mots alors que le spectateur sait pertinemment que Toinette n’est pas un vrai médecin.II. Le diagnostic comique de Toinette
A. Les symptômes d’Argan
Argan décrit ses symptômes « Douleurs de tête », « voile devant les yeux », « maux de cœur », « tous les membres », « douleurs dans le ventre » qui n’ont rien à voir avec le diagnostique de Toinette « le poumon ». Cela crée un effet cocasse qui fait rire.B. Un diagnostique décalé
Le diagnostique de Toinette, presque automatique, sous-entend que peu importe les symptômes d’Argan, c’est « le poumon » qui est à l’origine de ses maux.III. L’absurde traitement de Toinette
Toinette s’adonne à un véritable interrogatoire. En effet, elle interroge Argan sur ses habitudes qui ne s’appuient pas sur un protocole médical certains mais sur des gestes nécessaires et vitales de l’être humain « Boire un peu de vin », « un petit sommeil ».
Par ailleurs, lorsque Toinette demande à Argan ce que lui a conseillé le médecin, Argan énumère des aliments alors que le spectateur s’attend à une énumération de médicaments visant à le soigner « potage », « volaille », « veau », « bouillons », « œufs frais », « des petits pruneaux », « vin fort trempé ». À cela, Toinette répond « Ignorant » ce qui s’inscrit dans le registre de la farce.
En somme, l’utilisation de l’expression « il faut » désigne une prescription, une recommandation qui crédite les paroles de Toinette.
Toinette fait usage de propositions subordonnées relatives et de but mais surtout des adjectifs « bon » et « gros » qui souligne la farce qu’est ce traitement. En outre, l’utilisation des adjectifs « bon » et « gros » ne sont pas conformes à un vocabulaire de médecin.
Enfin, le traitement que donne Toinette se transforme en chanson avec l’utilisation de rimes « Du gruau et du riz et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner ».