Le sushi, très adulé par les Français autrefois, est un met tombé en désuétude aujourd'hui. À partir de l'an 2000, la France a vu naître des restaurants sushis dans tous les coins, de Paris surtout, faisant apparaître une concurrence extraordinaire entre toutes ces boutiques. (Vous êtes-vous déjà promené du côté de la rue Monsieur Le Prince dans le 6e arrondissement à Paris ?) Les enseignes de la grande distribution sont également entrées dans la danse en mettant en place des stands japonais avec sushis, makis et sashimis dans leurs grandes surfaces. Le chiffre d'affaires s'élève alors à 1,5 milliard d'euros.

Le marché touché de plein fouet par la crise économique

Alors que les restaurants et chaînes se sont bataillés à coups de nouvelles recettes originales et baisses des tarifs, le marché a été touché de plein fouet par la crise économique. Entre juin 2012 et juin 2015, les Français se sont résignés à fréquenter les restaurants afin de sauvegarder leur budget. Selon l'Insee, le CA du secteur connaît un recul de 7 % (hors fast-food). C'est alors le début de la fin pour les sushis ; l'offre est nettement supérieure à la demande, et malheureusement pour lui, le sushi n'est pas un produit de masse comme peut l'être la pizza par exemple.

Les leaders du marché en difficulté

Les exemples les plus frappants sont ceux de Sushi Shop, Planet Sushi, Eat Sushi et Matsuri ; les grandes enseignes du secteur ferment leurs points de vente tour à tour. Le leader Sushi shop vient de fermer des restaurants à Toulouse, à la Défense, à Paris et s'apprête à en fermer un à Vélizy.
Planet Sushi, en seconde position, est en situation de sauvegarde depuis l'an passé.
Eat Sushi, en troisième position sur le marché, avait prévu de doubler ses points de vente, mais a revu ses estimations à la baisse et a divisé par deux le nombre de ses restaurants, il passe donc de 35 à 14 points de vente. Ses tarifs ont reculé de 5 à 10 %.
Matsuri, quant à elle, ne parvient plus à rembourser ses dettes et est sous procédure de sauvegarde depuis un mois, elle a fait baisser ses prix de 12 %.
Le leader du marché du sushi semble s'en sortir mieux que ses concurrents ; Sushi Shop se lance à l'étranger et estime sa croissance à 7 % cette année et son chiffre d'affaires à 165 millions d'euros.

Parmi les raisons invoquées par les consommateurs concernant cette baisse d'engouement, l'on trouve le prix, la sécurité alimentaire et des offres identiques nombreuses. Selon Bernard Boutboul, un spécialiste de la restauration, le sushi ne se positionne pas en produit de masse car le poisson ne figure pas dans les plats préférés des consommateurs français, ils ne sont pas adeptes des produits consommés sans cuisson et le prix du poisson reste élevé.

Et vous, êtes-vous (toujours) fan du sushi ?

Sources : Le Monde, France TV Info