Les principaux prix littéraires : entre prix Goncourt, Fémina ou encore prix Renaudot
Les prix littéraires sont un saint graal pour les auteurs. Ils sont aussi une boussole pour les amoureux de littérature et pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans une lecture par la grande porte. Le monde littéraire est riche, alors, les prix littéraires le sont aussi. Chaque prix littéraire possède ses spécificités. Ils récompensent des profils bien précis, des thématiques bien précises, des sensibilités bien précises.
Lorsque la rentrée littéraire s’annonce, les prix littéraires pointent fièrement le bout de leur nez. Parmi les principaux prix littéraires que chaque auteur rêve un jour de se voir décerner, il y a :
· Le prix Goncourt (et le prix Goncourt des lycéens) ;
· Le prix Médicis ;
· Le prix Fémina ;
· Le prix Renaudot ;
· Le prix Interallié ;
· Le prix Décembre ;
· Le grand prix du roman de l’Académie française ;
· Le prix de Flore ;
· Le prix Jean Giono ;
· Le prix des Inrockuptibles.
Le prix Goncourt, celui du prestige
Le prestigieux prix Goncourt a été décerné pour la première fois en 1903. Il est voté par l’Académie Goncourt fondée cette même année. Il permet de mettre en lumière le roman écrit en français et « le meilleur ouvrage d'imagination en prose » de l’année en question en décernant le prix au mois de novembre. Parmi les lauréats connus qui ont fait sa renommée, il y a notamment Elsa Triolet, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Chateaubriand, Marcel Proust, André Malraux ou encore Romain Gary.
En parallèle du prix le plus prestigieux de l’Académie, celle-ci décerne aussi le prix Goncourt des lycéens, ou encore le prix Goncourt de la nouvelle.
Le prix Fémina et son jury féminin
Le prix Fémina met aussi à l’honneur la littérature, mais dans un triptyque prix Fémina, prix Fémina du roman étranger et prix Fémina essai. Ce prix possède une histoire toute particulière, créé en 1904, dans une forme de réponse au prix Goncourt. Contrairement à son nom, non, le prix Fémina ne met pas uniquement à l’honneur les auteurs féminins. Il s’agit du jury qui l’est exclusivement.
Le prix Médicis, lui, a été fondé en 1958. Il met en lumière trois catégories : le prix Médicis afin de « couronner un roman, un récit, un recueil de nouvelles dont l’auteur débute ou n’a pas encore une notoriété correspondant à son talent », un prix Médicis étranger et un prix Médicis essai. Ce prix a la particularité d’être décerné deux jours avant ou après le prix Fémina.
Renaudot, Interallié et les « cinq grands prix littéraires »
Le prix Renaudot fait aussi partie des grands prix littéraires qui peuvent changer une carrière. Il est décerné en même temps que le prix Goncourt depuis sa création en 1926. Si le livre récompensé est aussi Goncourt, deux œuvres sont alors désignées. Parmi les auteurs reconnus et sacrés, on peut nommer « Marcel Aymé, Louis-Ferdinand Céline, Louis Aragon , Georges Pérec, Jean-Marie Gustave Le Clézio. » Une catégorie roman, et une catégorie essai (depuis 2000) le composent.
Enfin, le prix Interallié achève la boucle des « cinq grands prix » littéraires comme ces derniers ont coutume d’être nommés dans le milieu. Il met en lumière la littérature française depuis 1930 avec une annonce en novembre après le prix Goncourt et Fémina. Il a la particularité de ne s’accompagner d’aucune récompense financière.
Rentrée littéraire : les lauréats des prix littéraires 2024
La plupart des principaux prix littéraires 2024 ont livré leur verdict. Voici une vue d’ensemble des lauréats :
· Le prix Goncourt : Kamel Daoud avec « Houris » (Gallimard) ;
· Le prix Médicis : Julia Deck avec « Ann d’Angleterre » (Seuil) ;
· Le prix Fémina : Miguel Bonnefoy avec « Le Rêve du jaguar » (Rivages) ;
· Le prix Renaudot : Gaël Faye avec « Jacaranda » (Grasset) ;
· Le prix Interallié : Thibault de Montaigu avec « Cœur » (Albin Michel) ;
· Le prix Décembre : Abdellah Taïa avec « Le bastion des larmes » (Julliard) ;
· Le grand prix du roman de l’Académie française : Miguel Bonnefoy avec « Le Rêve du jaguar » (Rivages) ;
· Le prix de Flore : Benjamin Stock avec « Marc » (Rue Fromentin) ;
· Le prix Jean Giono : Olivier Norek avec « Les Guerriers de l’hiver » (Michel Lafon) ;
· Le prix des Inrockuptibles : Édouard Louis avec « L’effondrement » (Seuil).
Kamel Daoud avec « Houris » sacré au Goncourt
La prestigieuse Académie Goncourt a récompensé « Houris » de Kamel Daoud. L’auteur algérien de 54 ans avait déjà remporté, il y a quelques années, le prix Goncourt du premier roman. Avec « Houris », l’écrivain évoque la guerre civile en Algérie des années 1990 dans un ouvrage sous forme de témoignage historique en « contre-enquête fictive. »
Comme l’Académie le souligne, « Houris » donne « voix aux souffrances liées à une période noire de l'Algérie, celles des femmes en particulier » et à une « littérature, [qui] dans sa haute liberté d'auscultation du réel, sa densité émotionnelle, trace aux côtés du récit historique d'un peuple, un autre chemin mémoire. »
Julia Deck pour le prix Médicis, Miguel Bonnefoy pour le prix Fémina
Le prix Médicis a sacré Julia Deck avec son roman autobiographique intitulé « Ann d’Angleterre » édité aux éditions du Seuil. L’artiste de 50 ans offre un roman autobiographique sur sa mère victime d’un accident cérébral. S’engage alors un long périple de convalescence et d’espoir autour d’une mère que l’auteur raconte, issue d’une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, et qui s’est élevée socialement pour venir habiter en France.
Pour le prix Fémina, il s’agit de Miguel Bonnefoy qui a été mis à l’honneur avec « Le Rêve du jaguar » aux éditions Rivages. Miguel Bonnefoy s’est aussi vu décerner le grand prix du roman de l’Académie française pour son ouvrage dans lequel l’auteur franco-vénézuélien offre un voyage poétique autour de son pays natal et de sa famille. Il remporte enfin un prix d’exception après une nomination au prix Fémina et au prix Goncourt du premier roman des années plus tôt.
Gaël Faye empoche le prix Renaudot
Quant au prix Renaudot, c’est Gaël Faye avec « Jacaranda » qui a remporté le prix dans la catégorie roman. Il offre à ses lecteurs une plongée dans un Rwanda blessé en retraçant l’histoire de son pays d’origine à travers le regard d’un petit garçon, et de cinq personnages, cinq générations. Une forme de roman mémoire autour du génocide au Rwanda.
L’auteur de 42 ans avait déjà reçu de nombreux prix littéraires pour son premier roman « Petit pays. » Il avait notamment reçu, en 2016, le Goncourt des lycéens. Le livre fut même adapté au cinéma pour un ouvrage qui raconte le génocide Tutsi au Rwanda. Deux livres sur les origines de sa mère primés au Goncourt et désormais au Renaudot.
Thibault de Montaigu séduit l’Interallié avec son « Cœur »
Enfin, le prix Interallié boucle la proclamation des « cinq grands » avec un prix décerné ce 13 novembre 2024. Le prix se jouait cette année entre quatre finalistes, à savoir Delphine Minoui avec « Badjens » (Seuil), Olivier Norek avec « Les Guerriers de l’Hiver » (Albin Michel), Abel Quentin avec « Cabane » (L’Observatoire), et Thibault de Montaigu avec « Cœur » (Albin Michel). Ce dernier a eu les faveurs du jury. C’est bien Thibault de Montaigu qui a remporté le prix Interallié 2024 avec cinq voix dès le premier tour de vote.
L’auteur et journaliste de 45 ans était aussi sélectionné dans deux autres prix littéraires d’excellence, à savoir le prix Jean Giono et le prix Renaudot. C’est finalement le prix Interallié qui met à l’honneur son roman « Cœur. » L’ouvrage se plonge au cœur même de son histoire familiale à travers une enquête autour de Louis Tassin de Montaigu tout en évoquant le poids de ses propres origines dans sa vie. Il y décrit une famille hantée par plusieurs enjeux comme la séduction, l’aristocratie, l’honneur ou encore la gloire.
Le tout juste primé n’est pas à son premier coup d’essai. C’est en 2004 qu’il écrit son premier roman, « Les Anges brûlent. » Il fut aussi finaliste du prix Fitzgerald et de ce même prix Interallié en 2011 avec son troisième roman, « Les Grands gestes de la nuit. » C’est en 2020 qu’il remporte le prix de Flore avec « Grâce », et donc en 2024 le prix Interallié pour « Cœur. »
Sources :
https://prixmedicis.wordpress.com/lhistoire/
https://www.academiegoncourt.com/presentation-prix-goncourt
http://prixrenaudot.free.fr/historique.htm
https://www.livreshebdo.fr/article/le-prix-decembre-2024-attribue-abdellah-taia
https://www.livreshebdo.fr/article/thibault-de-montaigu-laureat-du-prix-interallie-2024