La genèse de sa création repose sur une volonté de protéger ses états membres des potentiels dangers émanant de l’Union Soviétique. Ainsi, le 4 avril 1949 à Washington douze représentants des nations suivantes : les États-Unis, le Canada, la Belgique, le Danemark, la France, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni se réunirent pour signer le traité fondateur de l’alliance. La ligne de conduite est claire : la démocratie est au cœur du processus tout comme l’état de droit et la gestion pacifique des conflits.
I. La force du collectif avant tout
Le principe de « défense collective » est un des piliers fondateurs de cette charte. S’attaquer à un des pays membre revient à agresser l’ensemble des alliés de l’entente. Il n’y a pas d’indivision entre les pays et il existe une infaillible coopération entre l’Europe et les pays nord américains.
Le nombre d’états membre a considérablement évolué depuis sa création et ce sont aujourd’hui 29 pays qui composent cette structure.
Pour qu’un pays soit accepté dans l’alliance il est indispensable que toutes les nations membres valident la candidature du prétendant et le principal critère de sélection repose sur le partage des valeurs communes de l’organisation.
Comme évoqué précédemment, l’alliance a été crée en réponse à la guerre froide qui dura jusqu’en 1989. La fin de ce conflit a permis à l’organisation de se tourner vers d’autres objectifs toujours dans cette quête sécuritaire tant les instabilités demeures nombreuses sur la planète. Ainsi depuis le début des années 90 de nombreux partenariats vont être liés avec des états non membres et notamment avec des anciens opposants de la guerre froide de l’ancien bloc de l’est.
Le désir d’ouverture est réel et actuel. Une multitude de collaborations avec des pays ou avec des organisations ont été liées et ce développement se poursuit continuellement.
Aujourd’hui on compte près d’une quarantaine de nations partenaires parmi lesquelles l'Australie, le Japon, la République de Corée, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, l’Irak, l'Afghanistan et la Mongolie pour ne citer qu’elles. Au niveau de la coopération il convient de citer l’organisation des nations unies (ONU) et l’Union Européenne parmi les plus connues et surtout les plus prestigieuses d’entre elles.
II. Un climat d’insécurité qui demeure
La gestion des désaccords, malgré la fin des tensions soviétiques, est toujours au centre des préoccupations de l’OTAN qui a notamment contribué à instaurer un climat de paix durable dans les Balkans avec des interventions militaires salvatrices en Bosnie Herzégovine et au Kosovo mais aussi en Afghanistan suite aux attentas du 11 septembre 2001 grâce au déploiement de forces armées qui ont permis de maintenir le pays dans un climat d’apaisement relatif.
Le rôle de l’organisation est aujourd’hui essentiel; nombreuses sont les situations dans lesquelles elle est intervenue et pour lesquelles elle a grandement contribué à maintenir un climat démocratique.
Pourtant les menaces qui planent sont toujours plus nombreuses. L’actualité nous le confirme, puisque la Russie qui avait annexée illégalement la Crimée en mars 2014, a décidé aujourd’hui d’envahir l’Ukraine pour étendre sa domination, priver ce pays de son indépendance et l’empêcher de rejoindre l’OTAN.
Les préoccupations de l’organisation sont multiples. Elles concernent aussi bien la gestion de la cybercriminalité, la lutte contre les actes terroristes, les actions humanitaires ou les interventions en faveur de la protection environnementale. La complexité à gérer ces différentes situations oblige l’organisation à coopérer avec ses nombreux partenaires et à étendre ses connections régulièrement.
Les décisions prises par la structure reposent sur le principe du consensus. Ainsi, il n’y a pas de procédure de vote entre les pays membres et en cas de litiges les discussions se poursuivent jusqu’à trouver un terrain d’entente. C’est le collectif qui prime ici au détriment de la majorité absolue. L’OTAN ne dispose pas de ses propres forces militaires. En situation de conflit, ce sont des soldats des pays membres de l’alliance qui interviennent . A ce jour près de 40 000 soldats peuvent intervenir pour la structure si ses intérêts s’en trouvent menacés. Chaque état membre est responsable du financement de ses armées lorsqu’un déploiement est nécessaire. L’OTAN dispose d’un siège politique et d’un comité militaire (la plus haute autorité militaire de l’administration) qui a vocation à assurer la défense de la « zone OTAN » grâce à la mise en place d’initiatives liées aux manœuvres militaires. Pour garantir le bon fonctionnement de ces deux entités, basées à Haren en Belgique, tous les états membres reversent une part de leur budget national de défense à la structure.
Cette rétribution financière collective, d’un montant global de 2,5 milliards d’euros, participe activement à financer les programmes de la structure, la logistique des opérations de guerre, la mise place des postes de commande, de communication et de contrôle.
Conclusion
Le respect de la démocratie et le maintien de la paix constituent l’ADN de l’organisation. Le principe de solidarité dit de « défense collectif » constitue un sérieux motif de dissuasion pour tout pays souhaitant s’attaquer à un membre de la « zone OTAN ». Le financement collectif permet à l’organisation de disposer de moyens financiers importants et d’intervenir rapidement avec des moyens conséquents, tant sur le plan logistique que humain, en cas de conflit. Les partenariats se renforcent de plus en plus à l’échelle du globe et cela donne à la structure une légitimité toujours plus forte mais ses interventions au Kosovo ou en Afghanistan notamment ont déjà montré la nécessité de son existence.
Sources :
- L'O.T.A.N.: Organisation du Traité de l'Atlantique Nord de Claude DELMAS.
- L’ORGANISATION DE L’ATLANTIQUE-NORD : ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET PERSPECTIVES de Gilles ROUBY.