Selon un rapport de l'OCDE sur Les jeunes, les compétences et l'employabilité, publié en mai 2015, 35 millions de jeunes entre 16 et 29 ans étaient sans emploi, sans éducation et sans formation en Europe en 2013, ce qui représente près de 1 jeune sur 3.
Les jeunes plus affectés par le chômage que le reste de la population
Pourquoi ? Car ils sont les plus touchés par les dégradations du marché du travail - les entreprises privilégiant les profils avec expérience professionnelle - et parce que de nombreux jeunes n'ont pas suivi de formation, ne possèdent pas de diplôme et n'ont pas de travail. Ces derniers forment les NEET (Neither in Employement nor in Education or Training). Le taux de chômage des jeunes est plus élevé en Europe (25 %), qu'aux États-Unis (15 %), qu'au Canada (13 %), qu'en Australie (12 %) et qu'au Japon (7 %).
Ces taux varient également au sein même de l'Europe ; tandis que la France a enregistré un taux de 24,5 %, le Luxembourg, le Royaume-Uni et l'Allemagne, eux, ont enregistré des taux plus faibles (respectivement 18,5 %, 15,4 % et 7 %). Les plus mauvais élèves en matière de chômage des jeunes sont certains pays du sud de l'Europe, à savoir l'Espagne (48,8 %), la Grèce (48,3 %), l'Italie (40,7 %), la Croatie (43,5 %) et le Portugal (31,8 %). Pour quelles raisons ?
Les taux de chômage des jeunes varient en fonction des pays européens
Le laboratoire re.sources cite plusieurs raisons ; la flexibilité du marché de l'emploi est plus grande dans les pays qui ont un taux de chômage des jeunes plus faible, le droit du travail y est moins restrictif, donc le taux de rotation est plus élevé, ce qui favorise l'emploi des jeunes.
En outre, certains pays affichent un taux d'apprentis plus élevé, ce mode de formation donne aux jeunes des entrées supplémentaires sur le marché de l'emploi. C'est le cas par exemple de l'Allemagne qui a enregistré 16 % d'apprentis parmi ses jeunes. La France, elle, n'en a compté que 5 % en 2013. Les taux varient également en fonction de la démographie des pays, plus les personnes entrant sur le marché du travail chaque année sont nombreuses, plus la croissance devra être importante.
Les recommandations de l'OCDE
L'OCDE déclare qu'au vu de la faible croissance de certains des pays européens, la situation des jeunes sur le marché du travail ne s'améliorera pas avant quelques années, elle recommande ainsi :
- une scolarisation préprimaire universelle pour s'assurer que les jeunes aient de bonnes bases pour leur éducation,
- de favoriser l'intégration des jeunes sur le marché du travail grâce à l'apprentissage,
- de faciliter l'emploi des jeunes en transformant l'emploi temporaire en un passage vers une stabilité professionnelle,
- d'aider les NEET en difficulté à s'insérer dans la vie active ou à intégrer une formation,
- d'assurer une adéquation entre les compétences des jeunes et les offres du marché de l'emploi.
Sources : Re.sources, OECD Skills Outlook 2015