Les céréales font partie d’une des plantes les plus cultivées au monde en raison de leurs graines. Les produits de cette envergure sont généralement utilisés pour la nourriture des êtres humains et aussi des animaux d’élevage. D’autres peuvent être utilisées dans la production des biocarburants. Aujourd’hui, les céréales les plus cultivées au monde sont le maïs, le riz, le blé, le sorgho, l’orge, etc.

Que faut-il savoir des tensions géopolitiques et économiques qui tournent autour de ces denrées alimentaires ?

Comment le marché des céréales est-il organisé au niveau mondial et qui en sont les principaux producteurs ?

Depuis de nombreuses années, les céréales comme le blé et le maïs font partie des denrées alimentaires qui dominent le commerce international.
Chaque année, près de 2 milliards de tonnes de ces denrées alimentaires sont produites dont la répartition s’effectue de manière suivante :

  • 1,5 milliard de tonnes de céréales sont consommées annuellement ;
  • 500 millions de tonnes de céréales sont entreposées en réserve

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Les céréales : culture, usages et échanges

En termes de production, sachez que les pays exportateurs de la plus grande quantité de céréales ne sont pas ceux qui produisent le plus. D’après les rapports de l’Organisation mondiale de la santé, La Chine et l’Union européenne furent les plus grands producteurs de céréales au monde, car chacune d’entre elles produit plus de 130 000 000 de tonnes chaque année. Du côté de l’Inde, ce pays vient en 3e position avec une production annuelle de 100 000 000 de tonnes de céréales.
Par contre, la Chine fait partie d’un des plus gros consommateurs de céréales au monde. En effet, sa population de plus d’un milliard de citoyens consomme en général 150 000 000 de tonnes de blé par an. Il faut donc en déduire que La Chine consomme intégralement sa production et est également obligée d’importer les 20 000 000 de tonnes de céréales manquantes. Concernant l’Union européenne, la consommation de céréales chaque année s’élève un peu plus à 100 000 000 de tonnes. Les pays membres de celles-ci peuvent donc se permettre d’exporter les 30 000 000 de tonnes excédantes.
Du côté de la Russie, elle consomme environ 40 000 000 de tonnes de céréales chaque année. Or, sa production annuelle est presque le double de celle de l’Ukraine (c’est-à-dire 30 000 000 de tonnes). Cependant, la population ukrainienne ne consomme que 30 % de leur production. Les excédents peuvent donc être exportés vers les pays qui en ont besoin.

Quels sont les enjeux économiques et géopolitiques liés au marché de céréales ?

Bien que le marché de céréales fonctionne très bien à travers le monde, il est tout de même soumis à certains enjeux économiques et géopolitiques.

Les enjeux géopolitiques du marché de céréales

Bien que le marché de céréales fasse partie d’un des moyens efficaces pour apporter la paix sur la planète, les pays qui possèdent une grande quantité de ces denrées alimentaires n’ont pas tendance à se placer dans une dynamique de coopération et de solidarité. À titre illustratif, malgré une forte production de blé en Russie et que celle-ci peut en importer la moitié, le gouvernement adopte un comportement qui géopolitise ces denrées alimentaires. De telles actions permettent d'asservir un certain nombre de pays. D’après Sébastien ABIS, le gouvernement russe utilise le blé pour faire chanter d’autres pays afin que ces derniers puissent se ranger derrière les logiques développées par Le Kremlin au niveau de l’organisation de la planète.

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À l’inverse, les pays de l’Union européenne ne fonctionnent pas de cette manière. Toutefois, certains états de cette organisation peinent à exprimer leur narratif de puissance en raison des comportements des autres pays qui géopolitisent les questions relatives aux céréales. De plus, la guerre en Ukraine a fait basculer l’importance des sujets alimentaires au 2d degré, car la sécurité de l’Union européenne est menacée. Étant donné que l’UE privilégie beaucoup plus la sécurité territoriale que la question relative à l’alimentation, plusieurs pays optent pour une désoccidentalisation du monde.

Les enjeux économiques du marché de céréales

Depuis quelques années, l’Organisation des Nations unies enregistre une forte augmentation de la population mondiale. Sous les faits de cette démographie croissante, les demandes concernant les céréales sont à la hausse et relativement inélastiques. Cela a provoqué une abondante production au sein des grands producteurs. Une telle situation a provoqué une compétition accrue pour la conquête des parts du marché afin de ne pas être confrontée à des stocks excessifs de céréales. Cela favorise une baisse considérable au niveau des prix proposés sur le marché. Par conséquent, le stock final chez les grands exportateurs reste l’un des principaux indicateurs qui déterminent le prix des céréales.
Lorsque l’Union européenne enregistre une mauvaise récolte, cela ne peut pas provoquer automatiquement la hausse des prix, notamment lorsque les autres exportateurs possèdent un stock élevé. Cette situation s’est déjà produite en 2016 lorsque le producteur de blé en France faisait face à une moisson calamiteuse. À l’inverse, le prix de vente des céréales a augmenté considérablement en 2021 malgré les bons volumes de céréales récoltés en France. Cela est dû au fait que l’Amérique du Nord est confrontée à des vagues de sécheresse sans précédent, accompagnée d’une baisse de production au niveau de la Russie.

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De plus, le marché de céréales peut également être impacté par les grands importateurs de ces denrées alimentaires. Considérée comme le plus grand consommateur de céréales au monde, La Chine peut par exemple influer sur le marché de ces produits. En fonction de sa dynamique d’import, les tendances des prix seront durement affectées.
Tout récemment, la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine à bouleverser complètement le marché des céréales. Depuis le 24 février 2022, un nouveau tournant dans l’histoire des cours de ces denrées alimentaires a été enregistré. Cela est dû au fait que les 2 belligérants de cette confrontation sont capables de produire 30 % des échanges mondiaux de blé. Cette guerre entre la Russie et l’Ukraine a donc eu des répercussions énormes sur la situation de la sécurité alimentaire au monde.

Quelques théories économiques et financières liées à la sécurité alimentaire

Depuis de nombreuses années, les céréales sont considérées comme des biens de subsistance. Pour plusieurs économistes, il est important de maintenir les prix de ces denrées alimentaires abordables. Au 19e siècle, Thomas Malthus fait partie d’un des économistes britanniques ayant défendu le protectionnisme. Il s’agit notamment d’inciter l’État à encadrer les échanges agricoles avec les pays étrangers. Pendant cette période, Jean-Baptiste Say ne voit pas les choses de la même manière. Pour cet économiste français, l’état doit tout mettre en œuvre afin de privilégier :

  • Le libre-échange entre les pays étrangers ;
  • La suppression des restrictions douanières ;
  • La mise en place des solutions permettant de garantir la sécurité alimentaire des nations ;
  • Etc.

Face à des situations d’insécurité alimentaire, plusieurs nations ont décidé de surveiller l’engagement des marchés agricoles. Cependant, certaines d’entre elles ont pris la décision de déléguer cette section d’activité à des particuliers dans les années 90. Plus tard, la majorité des états a abandonné la politique interventionniste. Ceux-ci optent pour la baisse des droits de douane tout en diminuant considérablement les subventions attribuées aux secteurs agricoles. De telles situations ont permis donc de réduire considérablement les stocks prévus par l’État.


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