Ces dernières semaines ont été témoin de l’agitation régnant dans le secteur agricole. Cette crise, présente dans toute l’Europe, a bloqué une grande partie des pays européens durant quelques semaines, les agriculteurs Français étant dans l’attente des annonces des gouvernements qui seront mises en avant lors du salon de l’agriculture qui se tiendra du 24 février au 3 mars 2024.
Aujourd’hui, chaque pays possède ses propres priorités et recommandations, même si beaucoup se rejoignent.
La PAC et les lois EGALIM : caractéristiques et enjeux
La PAC
La PAC est la Politique Agricole Commune, elle a été mise en place en 1962 et fondée quelques années plus tôt en 1957 par le Traité de Rome. Elle a été mise en avant par l’Union Européenne afin de développer l’agriculture et soutenir l’ensemble des agriculteurs européens. La PAC est l’une des plus anciennes politiques toujours en place aujourd’hui.
Parmi les principaux objectifs, se trouvent une volonté d’augmenter la productivité et de pouvoir offrir un meilleur cadre de vie aux agriculteurs. Il s’agissait également de rendre les marchés plus stables en Europe et de sécuriser les approvisionnements. Les consommateurs devaient également bénéficier de meilleurs tarifs, afin de les inciter à consommer de manière plus locale. Ces dernières années, d’autres enjeux ont été pris en compte, davantage axés sur la protection de l’environnement ainsi que sur les conditions sanitaires ou encore sur l’ensemble du développement rural.
La PAC est financée de deux manières différentes, par les FEAGA tout d’abord, à savoir le fonds européen agricole de garantie, ainsi que par le FEADER, le fonds européen agricole pour le développement rural.
Les lois EGALIM
Il y a eu plusieurs variantes et définitions de la loi EGALIM au fil des ans. D’ailleurs, cette dernière devrait encore être renforcée d’ici l’été 2024. Cette loi a été mise en place afin de garantir que les agriculteurs puissent toucher un revenu minimum. La première loi date du 30 octobre 2018 et la seconde du 18 octobre 2021.
Par ailleurs, parmi les objectifs, se trouve également le fait de renforcer toutes les relations commerciales entre les deux secteurs, celui de l’agriculture et celui plus global de l’alimentation.
Il s’agit en outre de mettre en place sur le long terme une alimentation saine, axée sur la protection environnementale. Cette dimension est devenue de plus en plus importante pour les consommateurs ces dernières années, mais aussi pour l’ensemble des acteurs qui sont présents dans le secteur alimentaire.
Il existe également une autre loi EGALIM 3, qui entrera en vigueur au 1er mars 2024.
Dans cette variante, il s’agit de renforcer l’ensemble des négociations et trouver un meilleur équilibre entre les distributeurs et les fournisseurs.
- Le relèvement du seuil de revente à perte : article 9 du projet de loi EGALIM
- Droit de la concurrence - Concurrence déloyale et pratiques anticoncurrentielles
Les sources du mécontentement des agriculteurs
Durant ces dernières semaines, qui ont donné lieu à des blocages dans toute l’Europe, les revendications ont été nombreuses, et les agriculteurs souhaitent manifester devant le prochain salon de l’agriculture avec une priorité absolue : être enfin entendus et compris, ils souhaitent que des décisions concrètes soient prises.
Ainsi, en Pologne, l’une des principales raisons du mécontentement était les importations qui venaient de l’Ukraine et qui ne possédaient pas de droits de douane. En France, en Italie ou en Grèce, la question des revenus était fondamentale. Les agriculteurs français souhaitent une diminution de la fiscalité sur le gasoil non routier, ainsi que le respect des lois EGALIM et de la PAC, avec un paiement des aides plus systématique. Par ailleurs, il est question ici de développer un plus grand nombre d’indemnisations lorsque surviennent des intempéries, qui peuvent être dévastatrices pour l’ensemble du secteur agricole. Les agriculteurs souhaitent voir leur pouvoir d’achat protégé, avec une augmentation de leur rémunération.
Conclusion
Dans le contexte actuel plus que jamais, les revendications des agriculteurs doivent être prise très au sérieux par les différents gouvernements présents en Europe. Aujourd’hui, l’agriculture apparait comme étant en crise avec des conditions de vie souvent précaires, une concurrence qui ne cesse d’augmenter avec le temps sans compter les nombreuses difficultés d’ordre économiques. Afin de pouvoir répondre de manière plus efficace aux crises agricoles qui surviennent en France mais plus globalement dans toute l’Europe, il s’agit de prendre en compte d’autres éléments comme l’alimentation durable qui est l’une des préoccupations majeures des consommateurs en 2024, ainsi que la protection de l’environnement. Il est important ainsi de prendre en ligne de compte des problématiques comme le réchauffement climatique ou encore la destruction de la biodiversité.