Selon l'enquête Les jeunes diplômés de 2014 : situation professionnelle en 2015 de l'Apec publiée récemment, 63 % des jeunes diplômés de 2014 sont à la recherche d'un emploi cette année. Parmi eux, 28 % sont en quête de leur premier emploi, 24 % ont un emploi, mais en cherche un autre et 11 % ont déjà eu un emploi et recherche un autre poste.
Une concurrence entre les jeunes diplômés sans expérience professionnelle et les jeunes diplômés avec expérience
Premier constat, le nombre de jeunes diplômés qui ont déjà eu une première expérience professionnelle, mais qui cherche un emploi est en hausse. Les jeunes diplômés sans expérience sont ainsi en concurrence avec ces derniers qui ont déjà mis les pieds sur le marché du travail.
Des disparités selon les formations et les filières
L'étude montre également que la part de jeunes diplômés en recherche d'emploi varie selon les formations. L'on note effectivement un écart entre ceux issus de l'université avec un master (68 % sont en recherche d'emploi) ou un doctorat (72 %) et ceux issus d'une école de commerce, de gestion et de management (51 %) et d'une école d'ingénieurs (46 %).
Les jeunes diplômés de ces écoles, une fois en poste, recherchent moins fréquemment un autre emploi, contrairement à ceux qui détiennent un master ou un doctorat, ce qui témoigne de leur difficulté d'insertion.
De plus, la part de jeunes diplômés en quête d'un poste est plus importante en sciences fondamentales (50 %) qu'en RH, administration, en santé-social et en commerce-marketing (25 %).
À quelle période débutent-ils leur recherche ?
L'étude de l'Apec indique que 50 % des jeunes diplômés ont débuté leur recherche après avoir obtenu leur diplôme contre 27 % qui ont lancé les recherches avant. Les chiffres montrent qu'une recherche d'emploi anticipée facilite l'insertion sur le marché du travail.
Il s'avère que ce sont les diplômés de Master qui anticipent le moins leur recherche d'emploi. L'on note une disparité selon les disciplines ; 61 % des jeunes diplômés en sciences en poste aujourd'hui ont débuté leur démarche avant le diplôme, contre 49 % des diplômés en sciences humaines et sociales et 46 % des diplômés en communication.
Quels moyens utilisent-ils ?
L'enquête recense les moyens utilisés par les jeunes diplômés dans leur démarche d'insertion sur le marché de l'emploi :
- 88 % d'entre eux répondent aux offres d'emplois (dont 86 % sur Internet) et 35 % ont obtenu un emploi par ce biais. Cette démarche a eu plus de succès cette année par rapport à l'année dernière (+ 5 points).
- 73 % d'entre eux envoient des candidatures spontanées. Ce moyen a été plus employé en 2015 qu'en 2014 (+ 3 points) aussi bien chez les diplômés à la recherche de leur premier poste (78 %) que chez ceux recherchant un autre poste (76 %).
- 66 % d'entre eux ont fait jouer leurs relations (dont 50 % sur Internet et 29 % hors Internet). Cette pratique est en hausse cette année (+ 5 points) et a été plus observée chez les diplômés ayant déjà eu une première expérience professionnelle.
Pendant combien de temps recherchent-ils un emploi ?
En ce qui concerne la durée de la recherche, elle est en moyenne de 5,5 mois pour les diplômés sans emploi de la promotion 2014 contre 5,2 pour la promotion 2013. Elle est plus longue, 6,1 mois, pour ceux qui n'ont pas d'expérience et varie selon la nature du diplôme. Un ingénieur passe environ 4,8 mois à rechercher un emploi, tandis qu'un titulaire de doctorat passe 5,8 mois.
En 2015, les efforts des jeunes pour trouver un emploi sont plus importants, mais les résultats sont moins concluants que l'an dernier ; le nombre de jeunes ayant obtenu au moins 3 entretiens suite à leurs candidatures a baissé (- 4 points).
Une persévérance malgré la réalité du marché de l'emploi, mais des concessions acceptées
97 % des jeunes diplômés ne changent pas de projet professionnel une fois confrontés à la réalité du marché et aux difficultés d'insertion. Parmi les diplômés en emploi, ils sont 77 % à exercer un métier en cohérence avec leur projet. Parmi ceux qui cherchent un nouveau poste, ils sont 43 % à exercer une fonction qui ne correspond pas à leur projet.
Les secteurs les plus demandés par ces diplômés sont les services, l'industrie et le commerce.
Malgré ce décalage, 90 % des diplômés sont prêts à accepter un contrat temporaire. Ils se disent également prêts à faire des concessions sur le salaire et les fonctions afin d'obtenir un emploi.
Enfin, ces diplômés de la promotion 2014 sont moins optimistes concernant leur recherche que ceux de la promotion 2013 (61 % le sont). Certains envisagent même de reprendre leurs études ; le niveau atteint - 44 % - est le niveau le plus haut depuis 2010, il est particulièrement élevé chez les juristes.
Sources : Les jeunes diplômés de 2014 : situation professionnelle en 2015, l'Apec
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