Les entreprises ont préféré des candidats avec plus d'expérience

Selon l'enquête Les jeunes diplômés de 2014 : situation professionnelle en 2015 menée par l'Apec en avril dernier, le taux d'emploi des jeunes diplômés a atteint son niveau le plus bas depuis 2010 avec 62 % de jeunes diplômés de la session 2014 en poste en 2015. Ils étaient 63 % l'an passé. En termes de chiffres, le nombre total de jeunes recrutés après obtention de leur diplôme passe de 37 100 en 2013 à 35 200 en 2014.

Ceci montre une certaine réticence de la part des entreprises à employer des jeunes sortants de l'enseignement supérieur au profit des candidats dotés de 1 à 20 ans d'expérience.

Des taux d'emplois et d'insertion qui varient selon la discipline et les diplômes

Le taux d'insertion reste à 72 %, tout comme l'an passé, mais diffère en fonction de la discipline et du diplôme.

Le taux d'emploi et d'insertion le plus élevé a été observé parmi les diplômés des écoles de commerce, d'ingénieurs et de gestion. Les taux le plus bas ont été enregistrés dans les universités au niveau master et doctorat.

Les disciplines droit, économie et gestion enregistrent un taux d'emploi de 63 %. En sciences, la proportion est de 60 %, en sciences humaines et sociales elle est de 58 % et de 56 % en lettres et arts. L'on note également une disparité intradisciplinaire.

Quels secteurs de recrutement pour les jeunes diplômés ?

Le secteur des services a réalisé le meilleur score avec 27 130 recrutements l'an dernier, les recrutements sont néanmoins en baisse dans les domaines de l'informatique, la télécommunication et le commerce.

La meilleure progression des recrutements de jeunes diplômés a été notée dans l'industrie (3 860 recrutements), notamment dans le secteur de l'automobile et de l'aéronautique, l'énergie, la gestion des déchets, les équipements électriques et électroniques, la chimie-industrie...

Les conditions d'emploi des jeunes diplômés

L'étude réalisée par téléphone auprès de 4 750 sortants de l'enseignement supérieur indique que le nombre de jeunes diplômés qui ont déjà eu un emploi, mais qui en recherchent un nouveau est en hausse. Cela signifie que le nombre de CDI proposé aux jeunes diplômés recule (50 %) tandis que l'on remarque une hausse du nombre de CDD (43 %). 29 % parmi les diplômés en 2014 sont toujours à la recherche d'un premier emploi cette année, cette part est restée stable depuis 2013.

En ce qui concerne le statut, la part des jeunes diplômés bénéficiant du statut de cadre diminue (- 5 points) ; ils sont 57 % de jeunes diplômés-cadres. Quant à la rémunération, elle recule également. Ceci peut s'expliquer par la nature des contrats proposés ; le statut de cadre étant plus accessible en CDI et les salaires élevés étant associés au statut de cadre.

L'on observe qu'ils sont de plus en plus nombreux à accepter un poste qui ne correspond pas forcément à ce qu'ils envisageaient et pour lequel ils sont surqualifiés. En effet 17 % d'entre eux déclarent avoir un job alimentaire, plus de la majorité estiment qu'il n'est pas adapté à leur formation (62 %). La part des diplômés qui n'excluent pas la reprise d'études est en hausse (40 %), elle atteint un niveau record depuis 2010. Incités par la dégradation des conditions d'emploi et le pessimisme ressenti sur le marché de l'emploi, ils sont 60 % parmi les juristes à vouloir repartir sur le banc des écoles contre 28 % parmi les commerciaux.

Sources : Les jeunes diplômés de 2014 : situation professionnelle en 2015, l'Apec