L'économie, une affaire de cycles
Une seule instabilité pour plusieurs théories


L'économie, une affaire de cycles

Le taux de croissance est un facteur économique majeur, utile à définir la santé d'une entité. Il est ainsi un indicateur, une partie prenante, mais est aussi un symptôme et une « victime » de l'économie dans laquelle il évolue. Ainsi, le taux de croissance ne peut qu'épouser les quatre cycles identifiés par les économistes :
- Expansion
- Récession
- Dépression
- Reprise

En fonction du cycle, et des marchés si l'on s'applique à une entreprise ou un domaine d'activité en particulier, le taux de croissance subit de facto lui aussi une expansion ou une véritable dépression : il ne peut donc être tout à fait stable.


Une seule instabilité pour plusieurs théories

Ce socle des cycles posé, on peut naturellement penser que le taux de croissance y est en majeure partie défini. Or c'est nier la complexité de l'économie, plus encore aujourd'hui qu'elle est tout à fait mondialisée. Les raisons de l'instabilité sont protéiformes, multiples... Et de surcroît, elles ne sont pas les mêmes pour tous, selon les époques, selon les écoles de pensée.


- Karl Marx place la production au coeur de l'instabilité de la croissance : à ses yeux, la production est devenue beaucoup trop importante avec l'ère industrielle et elle oblige au déséquilibre, dans un avenir lointain l'instabilité aboutira même, pour le penseur allemand, à la chute du modèle libéral.


- Nikolai Kondratiev, on peut dire, tisse une réflexion corolaire : plus précisément que la production, c'est un investissement trop important de la part des entreprises qui poussent ces dernières à augmenter les coûts de leurs services ou produits, impactent la consommation et ainsi entraînent une modification de cycle.


- Joseph Schumpeter impute particulièrement et paradoxalement à l'innovation l'instabilité des cycles : certaines avancées technologiques ou stratégiques importantes chamboulent toute l'économie, quitte à la faire régresser sur des aspects. On peut appliquer là l'idée de « destruction créatrice » que Schumpeter applique au management.


- La demande est, pour John Meynard Keynes, la colonne vertébrale de toute économie : c'est donc pour lui par ce biais que l'instabilité de croissance est provoquée car la demande n'est pas assez importante pour faire face à l'accroissement de la productivité (cf paragraphe plus haut sur Karl Marx).


Enfin, au-delà des théories définies, des évènements historico-économiques provoquent à intervalles réguliers (comme l'ont prédit entre autres d'ailleurs les trois auteurs sus-cités) des chocs qui génèrent une grande instabilité. Les chocs pétroliers successifs de 1973 et 1979, le krach boursier de 1929 ou celui, pour citer un exemple sur un marché en particulier, du jeu vidéo en 1983, sont des exemples signifiants.



Source : Economie magazine