Le RDV a été donné Métro Jussieu ce vendredi 16 octobre à Paris par les syndicats de l'enseignement supérieur et les syndicats étudiants. Des milliers d'étudiants et d'enseignants, entre 4 000 et 5 000, ont répondu à l'appel et ont manifesté leur colère en défilant dans les rues de Paris vers Bercy. Ils étaient 1 000 selon les forces de l'ordre.
« Sapin, ton budget nous fout les boules »
« Étudiants sacrifiés sur l'autel du budget », « Sapin, ton budget, c'est pas un cadeau », « Sapin, ton budget nous fout les boules » étaient inscrits sur les pancartes des étudiants et enseignants indignés par le manque de moyens ; des amphis remplis à ras bord, des départs d'enseignants-chercheurs non remplacés, des budgets qui ne cessent d'être coupés, voici certains des motifs de mécontentement.
En effet, ils sont 65 000 étudiants de plus cette année, ils seront encore plus l'année prochaine. Le budget, lui, reste insuffisant ; il sera de 25,6 milliards d'euros pour 2016. Thierry Mandon, secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur avait annoncé une hausse de 165 millions des crédits aux universités. Rappelons que l'an dernier, il avait diminué de 100 millions. Les syndicats réclament entre 300 millions et 500 millions de plus.
Bien que 3 000 postes ont été créés à l'université entre 2013 et 2015, des postes ont également été supprimés suite au manque de budget. L'on compte donc entre 1 500 et 2 000 créations de postes en réalité sur cette période. Ce nombre, face à celui des nouvelles inscriptions à la fac, est bien insuffisant.
Des étudiants prenant leurs notes par terre
Les étudiants, eux, notent la dégradation des conditions d'études ; des cours dans une salle sans électricité, des salles non chauffées, des étudiants prenant leurs notes par terre au fond de la salle ou dans les escaliers, des TD annulés pour manque d'enseignants ou pour manque de salles disponibles, des bibliothèques qui ferment... Ils font part de leur désarroi sur le Tumblr Masalledecoursvacraquer.
Ils refusent d'être sacrifiés au nom de l'austérité et rappellent au Président sa promesse d'accorder une priorité à la jeunesse ; ils veulent plus que des promesses, ils veulent des actes.
Une délégation a été reçue à Bercy, les syndicats ont fait savoir que les manifestations se renouvelleront si le gouvernement ne répond pas à leurs réclamations.
Sources : L'Étudiant, Le Figaro, Le Monde