Introduction
Il y a quelques semaines, le ministère de l’économie a annoncé une série de mesures visant à réduire de manière importante la dette publique. Ainsi, selon les propos de Bruno Lemaire, ce sont au moins 10 milliards d’euros d’économies qui devraient être réalisées afin d’améliorer considérablement les finances de la France. Par dette publique, il est généralement entendu l’ensemble des emprunts contractés par l’Etat, ainsi que les divers organismes et mes collectivités publiques qui dépendent de lui. Plus de nouveaux emprunts sont contractés, et plus la dette se creuse. À la fin de l’année 2022, le montant de la dette s’élève à 2950 milliards d’euros, soit près de 112 % (111,6%) du PIB, soit une très légère baisse par rapport à l’année précédente, puisque le pourcentage était alors de 112,9%.
Les principes de la dette
L’Etat possède des recettes et des dépenses. Parmi les recettes, il y a les différents impôts et taxes qui sont collectés, et parmi les dépenses, il y a tout ce qui touche à l’éducation, la justice ou encore la culture. Lorsqu’il y a un déficit, il y a trois solutions principales qui apparaissent, augmenter les impôts, diminuer les dépenses ou bien emprunter.
Le déficit parvient quand les dépenses de l’Etat s’accumulent, puisqu’il n’y a pas que l’Etat en lui même qui va entrer en ligne de compte, mais aussi les administrations publiques, la sécurité sociale et les dépenses des communes. Lorsque tout est pris en compte, et que les dépenses sont supérieures aux recettes, alors alors le déficit est qualifié de public. Si rien n’est fait, alors le déficit est financé par l’endettement. La dette publique est le cumul des déficits. Il s’agit de la somme des déficits et de la somme des emprunts en cours.
Faut-il prendre au sérieux le risque d’une crise de la dette publique au sein de la zone euro ?
Les théories économiques
La dette publique fait l’objet de différentes théories. Par exemple, l’équivalence ricardienne, qui met en avant le fait qu’il existe une certaine obligation dans la recherche d’un équilibre budgétaire sur le long terme. Ainsi, tous les prêts doivent être remboursés. Selon cette théorie, les agents économiques sont rationnels et altruistes, ils comprennent les enjeux et les conséquences de cette dette, que ce soient des particuliers ou des professionnels. Les marchés financiers sont également plus efficients. Si l’Etat augmente le montant de sa dette en diminuant les impôts ou en augmentant le montant global de l’ensemble des dépenses, les différents acteurs économiques pourront mieux prévoir l’augmentation de cet impôt, afin de contribuer au remboursement de la dette. Une épargne de précaution peut être mise en place pour le règlement de cette dette. Cette théorie a eu beaucoup d’intérêt dans les années 90 et 2000, surtout dans certains pays, quand bien même il s’agit de critères peu réalistes sur le long terme.Il existe une autre théorie, qui définit un lien entre le multiplicateur et le niveau de la dette publique. Le rythme des attitudes ricardiennes augmente de manière non linéaire avec le montant de la dette publique. Plus la dette augmente, plus les foyers peuvent potentiellement voir leurs impôts augmenter. Si la dette est moins forte, il n’y a pas de risques et donc les foyers n’ont pas besoin de la compter dans leur épargne. Au delà d’un certain seuil, les théories économiques comptent sur une augmentation de la prise de conscience.
Les mesures décidées pour atteindre ces économies
Ces mesures sont en route pour 2027, afin de réaliser plus de 10 milliards d’économies.La santé tout d’abord, avec certains remboursements qui seront diminués d’ici quelques mois, les soins dentaires notamment, qui ne seront plus remboursés qu’à 60% au lieu de 70%. Une lutte s’engage également contre la multiplication des arrêts maladie, ainsi que contre les dépenses en médicaments, jugées trop onéreuses. En ce qui concerne le logement, les aides seront diminuées, d’environ 2 milliards par an en ce qui concerne les diverses aides attribuées.
D’autres secteurs seront impactés, comme l’emploi notamment, l’apprentissage et le compte personnel de formation, qui seront mieux encadrés avec des mesures plus strictes afin de pouvoir réaliser des économies encore plus importantes sur le long terme.
Le gouvernement souhaite également mettre en place une suppression progressive des avantages fiscaux pour certaines professions, dotée d’un accompagnement pour une aide plus concrète. Les professions visées seront entre autres les transporteurs routiers et les agriculteurs.
De plus, la fin du bouclier énergétique est également prévue. Les boucliers tarifaires sur le gaz prendra fin en juillet de cette année, alors que celui sur l’électricité devrait ne s’arrêter qu’en 2025. La réforme des retraites, une révision de l’assurance chômage ainsi que le plein emploi, devraient, selon les dires du gouvernement, réduire de manière drastique cette dette, qui est l’une des plus élevée d’Europe.
La dette publique française est-elle un fardeau ?
Conclusion
Dans les années à venir, le gouvernement prendra des décisions visant à réduire de manière considérable la dette publique. L’un des principaux objectifs est en effet de faire en sorte que le déficit public soit de 2,7% du PIB et la dette de 108,3% en 2027.Plus la dette publiques s’avère être élevée, et plus cela impacte de manière négative la croissance du pays. Pour ce faire, il demeure important dans le contexte actuel de diminuer les dépenses, c’est dans tous les cas ce qui est le plus susceptible de fonctionner, à la fois au niveau politique, mais également au niveau économique.