100 000 jeunes américains de 16 à 14 ans recrutés d'ici 3 ans

Dans un pays où le taux de chômage des jeunes est de 12,10 % parmi la population active, le PDG de Starbucks Howard Schuktz décide de lancer un projet exceptionnel intitulé « 100 000 opportunités ». En s'associant à d'autres grandes entreprises américaines, il promet le recrutement de 100 000 jeunes, de 16 à 24 ans, d'ici 3 ans.

Ces jeunes, qui rencontrent des difficultés en raison de leur provenance des milieux défavorisés, se verront proposer des emplois, des stages ou des formations via des créations de postes par exemple.

Les premiers recrutements auront lieu à Chicago le 13 août prochain dans le cadre de forums dont plusieurs sont prévus dans certaines villes aux États-Unis.

Selon Starbucks, 5,5 millions de jeunes Américains ne sont pas scolarisés, ne sont pas en formation et ne travaillent pas actuellement.

Les jeunes et l'emploi aux États-Unis

En juin, le taux de chômage chez les jeunes de 16 à 24 ans est de 12,10 %. En moyenne, il avoisine les 12,32 % en Amérique depuis 1955. Le taux le plus haut a été enregistré en avril 2010 lorsqu'il a atteint 19,50 %. Si l'on compare aux autres tranches d'âge, les jeunes Américains connaissent un taux trois fois plus élevé que les 35-44 ans ou les 45-54 ans (4,3 % et 4 % respectivement). Pourquoi ce taux est-il plus élevé dans cette tranche de la population américaine ?

Selon un article du Fiscal Times, beaucoup d'emplois exigent un niveau d'éducation élevé et une expérience de travail confirmé, ce que ces jeunes de 16 à 24 ans n'ont pas encore atteint. Ainsi les recruteurs s'intéressent davantage aux demandeurs d'emploi plus âgés. Par ailleurs, ces derniers retardent leurs retraites pour des raisons financières.

De plus, les jeunes Américains ont tendance à changer fréquemment d'emplois à ce stade de leur vie professionnelle. Ils sont à la recherche des postes qui pourraient correspondre le mieux à leurs intérêts et leurs compétences. La proportion de temps passée entre deux postes, en transition, est plus importante que celle passée en poste. Cela impacte également leur acquisition d'expérience.

À cela s'ajoute le fait que les jeunes, après avoir quitté ou fini leurs études, mettent du temps à trouver le bon travail.

Economics Help souligne que les statistiques ne tiennent pas compte des emplois sur le marché noir, tels que la vente de drogues. Le site Web cite également la notion d'hystérésis ; pour les jeunes qui ont été en situation de non-emploi, il devient difficile d'en trouver un pour différentes raisons. Ils peuvent être démotivés et les entreprises ne sont pas enclines à embaucher des jeunes qui n'ont jamais travaillé.

Les causes de ce taux de chômage élevé trouvent aussi une réponse dans l'histoire de l'économie : durant la Grande Récession, les jeunes de tout niveau scolaire et les jeunes sans diplômes se sont retrouvés sur le marché de l'emploi en même temps que les salariés à l'expérience plus fournie qui ont perdu leur travail durant cette période, alors que le nombre d'offres d'emplois était faible.

Sources : Le Figaro, Les Echos, The Fiscal Times, Economics Help