Introduction :
« La guerre est un différend entre les souverains qui est vidé par la voie des armes ».

Il n’existe pas une seule définition de la « guerre ». Toutefois, elle peut être définie comme un combat armée entre deux groupes sociaux. « La guerre n’est rien d’autre qu’un duel à une plus vaste échelle. [...]La guerre est donc un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ». La guerre est donc un combat armée entre deux groupes et particulièrement entre États. Selon l’historien militaire New Strachan, il y a trois critères qui la caractérise : c’est une « activité de groupe, il y a « nécessairement de la violence » : il doit être question de tuer et d’être tué et elle implique « la notion de réciprocité » : « La guerre survient dans l’espace entre deux camps adverses. C’est justement pour cela que la guerre a sa propre dynamique : elle n’est pas la continuation de la politique par d’autres moyens, dans la mesure où l’adversaire s’efforce d’empêcher l’application de cette politique ».

Le conflit se caractérise par un désaccord qui peut entraîner une lutte physique entre deux ou plusieurs personnes ou une « situation relationnelle structurée autour d’un antagonisme » due à un ensemble de causes. Pour que le conflit soit caractérisé, il est nécessaire que deux ou plusieurs forces opposées s’affrontent, d’où le rapport de force. Il peut s’agir d’une rivalité entre deux États, c’est-à-dire une situation de concurrence pour l’obtention d’un but commun, ou d’un désaccord sur une thématique.

La « guerre » et le « conflit » sont deux notions à distinguer. En effet, si la guerre est une notion juridique avec une dimension militaire. Par exemple, la Seconde Guerre Mondiale avec les conventions de Genève. Le conflit comporte des tensions plus générales dans la mesure où toutes les guerres sont des conflits, mais tous les conflits ne sont pas des guerres ». Selon Béatrice Giblin, géographe spécialiste de géopolitique : « un conflit est un « différend entre des acteurs égaux ou inégaux et à toutes les échelles »». Afin de distinguer ces deux notions, il est nécessaire de se référer à l’usage de la violence. La violence se définit par l’usage de la force. Il s’agit d’un instrument contraignant dont l’objet est de forcer un destinataire, un individuel ou un collectif à se soumettre à la volonté d’un destinateur. La violence est une notion liée à la relation entre « acteur agissant » et « acteur cible ».

Les conflits ont de multiples causes : économiques, militaires ou encore politiques. Prennent place à plusieurs échelles : locale, nationale ou internationale. Implique des divers groupes sociaux. S’étendent sur court, moyen ou long terme. Pour résumé, un conflit est une interaction entre acteurs, territoires et temporalité.

La paix s’oppose à la guerre. Elle se caractérise par la cessation des combats. Il ne peut avoir de paix sans guerre. Si la guerre est liée à la notion de destruction, la paix quant à elle est synonyme de création. Selon Étienne Noël Damilaville, rédacteur de l’article « paix » de l’Encyclopédie (1751-1772) : « C’est la tranquillité dont une société politique jouit ; soit au-dedans, par le bon ordre qui règne entre ses membres ; soit au-dehors, par la bonne intelligence dans laquelle elle vit avec les autres peuples ».

La thématique « Faire la guerre, faire la paix » invite à se questionner sur l’existence de la guerre et de sa cessation et de l’apparition de la paix.
Il est alors possible de se demander : Quels sont les différentes mutations que la guerre a connu au XXIème siècle ?

Pour répondre à cette question, il convient d’étudier d’une part, la persistance des guerres et conflits au XXIème siècle (I) et d’autre part, la résolution des conflits par la paix (II).

I - La persistance des guerres et conflits au XXIème siècle

A - Les causes de la guerre

Depuis la fin de la guerre froide, on constate l'apparition de nouveaux acteurs, c'est-à-dire que les États ne sont plus nécessairement en lutte les uns contre les autres (interétatiques) mais on note des conflits à l'intérieur même d'un État ou des conflits sans implication de l'État tel qu'avec le phénomène du terrorisme.

On observe une diminution des guerres entre États. Ce déclin se justifie par l'intervention des organisations internationales telles que l'ONU, des normes de gouvernance mondiale ou encore la détention de l'arme nucléaire par quelques États tels que la Russie ou la Chine.

Selon le politologue Bertrand Badie, on assiste désormais à une « impuissance de la puissance », c’est-à-dire que la guerre n'est plus réellement la finalité de la concurrence entre les pays mais est davantage le résultat de la décomposition de certains tels que l'Irak, le Mali ou encore la Syrie.

En somme, on observe un phénomène de contraintes des réseaux (notamment terroristes) sur la puissance militaire traditionnelle des États. En effet, alors que la puissance militaire est censée être un organe fort, il apparaît désormais que les réseaux terroristes (en apparence plus faibles) puissent obliger un pays, à agir et/ou réagir en leur imposant des processus de force inattendue. On parle alors de « désétatisation » de la guerre. Il s'agit de la situation dans laquelle on observe une diminution voire une disparition de la présence de l'État dans les conflits.

On assiste également à une transformation de la nature de la guerre. En effet, selon plusieurs spécialistes tels que Mary Kaldor, spécialiste des relations internationales, il y a l'émergence de « nouvelles guerres » en plus de l'émergence de "sociétés guerrières" selon Bertrand Badie cité précédemment.

Entre 1945 et 1990, on observe une rupture :
La détention de l'arme nucléaire par plusieurs pays a fait diminuer la guerre en occident, ce qui a eu pour conséquence un phénomène de transfert de la guerre vers les autres pays du monde

Selon les caractéristiques que posent Bertrand Badie :
La République démocratique du congo (depuis 55 ans), l'Afghanistan (depuis 40 ans), la Somalie (depuis 30 ans), la Syrie (depuis 9 ans) sont des « sociétés guerrières ». En effet : « Les nouvelles guerres fusionnent totalement le social et le politique. [...], les nouvelles guerres se conçoivent comme modes surables de consécration de l’inconciliable. » (Bertrand Badie, politologue)

Enfin, on assiste à ce que l'on peut caractériser de " révolution dans les affaires militaires" RAM dans la mesure où les conflits se numérisent et se robotisent désormais.

Il y a une multi-causalité à ce phénomène :
— L’apparition du progrès technique et scientifique
— Les impératifs stratégiques
— Les transformations attachées à la guerre au sein des sociétés occidentales

B - Les diverses formes de conflits depuis la fin de la guerre froide

Il existe divers causes de la guerre. La guerre se déclenche lorsque aucun autre moyen d'accords ou d'apaisement n'a été trouvé pour surmonter un conflit. Autrefois et encore aujourd'hui, la guerre permet de conquérir des territoires voire même de construire des États. La guerre s'illustre comme la solution ultime de lutte contre le conflit par la force. Il s'agit d'une situation dans laquelle l'un des acteurs veut imposer son idéologie sur les autres parties au conflit par la violence.

Elle permet une réévaluation, c'est-à-dire une hausse ou une redistribution de la puissance des États (puissances financières ou militaires par exemple). Elle permet également de redessiner les territoires en modifiant le contour des frontières. Il s'agit également d'un instrument de construction des États : « L'État fait la guerre. La guerre fait l’État. » comme le souligne le sociologue Charles Tilly.

Divers causes expliquent la guerre :
— Facteurs politiques
— Appropriation des richesses économiques
— Poids des idéologies politiques et des religions

II - La résolution des conflits par la paix

La paix est un équilibre. Elle est le résultat de trois formes :
— La victoire d’un acteur : C’est la situation dans laquelle il y a un « vainqueur » de la guerre. Ce dernier impose sa volonté à la partie vaincu tel que pour la Première Guerre Mondiale (1914-1918) ou la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
— La négociation de paix : C’est la situation dans laquelle aucun des acteurs partis à la guerre ne parvient à contraindre par la force. Exemple : l’accord de paix entre Israël et l’Égypte signé en 1979
— L’intervention d’un acteur externe : C’est la situation dans laquelle un nouvel acteur entre en jeu à qui on attribue le rôle de médiateur, d’arbitre comme l’ONU, un État ou encore un groupe humain organisé. Ce médiateur gère les négociations et s’assure qu’aucune des parties ne soient désavantagées

La paix est un état pacifiste où les tensions sont plus ou moins pacifiées et plus ou moins satisfaisantes pour les parties. Selon Johan Galtung, politologue norvégien, il existerait deux catégories de paix :
— La paix dite « positive » qui se réfère à une situation
— La paix dite « négative »