Né le 25 février 1949 à Beyrouth (Liban), d’un père libanais et d’une mère francophone, Amin MAALOUF est un écrivain franco-libanais.
Il reçoit le Prix Goncourt en 1993 pour son ouvrage « Le Rocher de Tanios » et intègre l’Académie française en 2011 où il sera élu Secrétaire Perpétuel, le 28 septembre 2023, succédant ainsi à Hélène Carrère d'Encausse.
Touché par la guerre civile qui éclate en 1975 dans son pays, ses ouvrages, majoritairement des romans et contes racontés dans un décor oriental, seront marqués par les questions identité, de religion, de migration et par son envie de comprendre et d’expliquer les évolutions de notre monde.
Biographie
Issu de la minorité chrétienne melkite du Liban, Amin MAALOUF a débuté sa carrière de journaliste au Liban au sein du quotidien An-Nahar, avant de s’exiler en France, en 1976, après l’étalement de la guerre civile.
En France, il reprend une carrière de journaliste au sein de la revue Jeune Afrique avant d’en devenir le rédacteur en chef, jusqu’en 1985, quand il arrêtera sa carrière de journaliste pour se consacrer à l’écriture.
C’est en 1981 qu’il obtient son premier contrat d’édition avec l’éditeur Jean-Claude LATTES et rédige son premier essai « Les Croisades vues par les Arabes », publié en 1983.
Mais c’est sans conteste par son ouvrage « Léon L’Africain », publié en 1986, qu’il rencontre son premier grand succès en librairie et ses ouvrages suivants le consacreront comme auteur de romans historiques d’inspiration orientale (« Samarcande » et « Les Jardins de la Lumière » entre autres).
La consécration de l’auteur arrive en 1993, lorsqu’il reçoit le Prix Goncourt pour son roman « Le Rocher de Tanios », dans lequel il relate, dans un décor oriental, le destin tragique d’un homme qui tente de remettre en cause les lois et principes dans le Liban conservateur du XIXème siècle.
L’auteur reçoit un premier écho à l’international en 1992 avec la publication de son roman « Le Premier siècle après Béatrice » à travers lequel il porte un regard inquiet sur l’évolution de la civilisation.
Auteur observateur et critique sur le monde, Amin MAALOUF reçoit, en 1999, le Prix Européen de l’Essai Charles Veillon pour son deuxième essai, « Les Identités Meurtrières », essai tiré de son expérience personnelle sur le conflit interne entre l’identité d’origine et nation d’appartenance avec la solution, en finalité, d’une religion universelle commune à tous, l’humanité.
Auteur polyvalent, il se lance dans l’écriture d’un livret d’Opéra en 2000 avec « l’Amour de loin », pour la compositrice finlandaise Kaija Saariaho, puis par « Emile », en 2010, à l’Opéra de Lyon.
Il poursuit son œuvre sur la quête d’identité avec son ouvrage « Le Périple de Baldassare », publié en 2000, puis se consacre à la rédaction d’essais, dont son autobiographie, « Origines », publié en 2004, et « Dérèglement du monde : quand nos civilisations s’épuisent », publié en 2009.
De 2007 à 2008, il préside, au sein de la Commission européenne, un groupe de réflexion sur le multilinguisme, réflexion qui aboutira au rapport « Un défi salutaire : comment la multiplicité des langues pourrait consolider l'Europe ».
En 2019, il publie dans les éditions Grasset un essai intitulé « Le naufrage des civilisations », pour lequel il reçoit, en juillet 2021, le Prix littéraire des ambassadeurs francophones.
Depuis 2011, il siège à l’Académie Française et, depuis le 28 septembre 2023, il est élu secrétaire perpétuel de l'Académie française, face à Jean-Christophe Rufin et succède ainsi à Hélène Carrère d'Encausse.
Il reçoit également plusieurs décorations dont celle du Chevalier de la Légion d’Honneur (1999).
Son oeuvre
Identité et cosmopolitisme
L’œuvre de l’auteur porte l’empreinte de sa vie, le déracinement à ses origines et la quête de son identité.
Dans « Léon l’Africain », publié en 1986, l’auteur raconte l’histoire d’Hassan-Al-Wazzan, un ambassadeur maghrébin capturé par des pirates siciliens et offert à Léon X, et qui changera d’identité pour devenir Jean-Léon de Médicis, un célèbre géographe.
Mais c’est nul doute son ouvrage publié en 1999 « Les Identités Meurtrières » qui consacrera son œuvre en évoquant le conflit interne entre l’origine ethnique et la nation d’identification, et qui renvoie à la difficulté, pour l’auteur, d’être Chrétien dans un monde Arabe et Arabe dans une société Occidentale.
Dans son ouvrage « Les Échelles du Levant », publié en 1996, il évoque pour la première fois la guerre du Liban. Son pays d’origine sera à partir de cette époque un thème fréquent dans son œuvre.
Puis, en 2012, dans « Les Désorientés », l’auteur raconte l’histoire d’Adam, un exilé de guerre vivant à Paris qui se rend dans son pays d’origine au chevet de son ami mourant, qu’il n’a pas revu depuis quinze ans.
Evolution du monde et foi en l’humanité
L’auteur, grand observateur, capable d’un regard critique sur l’état du monde, regard très souvent qualifié de pessimiste mais qui peut être évité selon lui par la foi en l’humanité et au retour des valeurs humanistes.
Dans « Dérèglement du monde : quand nos civilisations s’épuisent », publié en 2009, évoque le déclin de l’humanité lié à la disparition des valeurs morales remplacées par des valeurs de guerres et destructrices.
Puis, en 2019 dans son ouvrage « Le naufrage des civilisations », l’auteur évoque la crise des civilisations en commençant d’abord par la nation libanaise puis par le monde arabe et enfin les sociétés Occidentales. Selon lui, le monde arrivera à un naufrage des civilisations si les nations ne parviennent pas à mettre au-dessus des intérêts communautaire l’intérêt général, celui de l’Etat.
Alors qu’une nouvelle guerre a éclaté en Europe, l’auteur publie, en octobre 2023 aux éditions Grasset, son dernier essai intitulé « Le Labyrinthe des Egarés », essai dans lequel il évoque la crise politique mondiale actuelle et le bras de fer qui se joue entre la Russie et la Chine contre l’Occident.